Oran Aujourd'hui

Un déficit de rigueur et d’intransigeance

Le projet des 300 logements sociaux de formule LPL, situé au quartier «Mohamed Ghris» au nord-ouest de la commune balnéaire d’Aïn El Türck, lancé au mois de novembre 2013, n’est toujours pas achevé depuis déjà 13 ans. Et on sait que dans la daïra d’Aïn El Türck, des milliers de dossiers de demandes de logements sociaux s’accumulent chaque année et restent en instance, forgeant les déficits et accentuant l’ambiance de pessimisme et de malaise parmi la population des mal-logés et des nouveaux jeunes pères de famille en attente d’un toit décent.
Un déficit qui ne cesse d’augmenter en raison de la faiblesse des programmes dédiés au logement social souvent détournés au profit de la fameuse politique d’éradication de l’habitat précaire dont on connaît aujourd’hui les limites et les paradoxes.
La commune côtière d’Aïn El Türck a été depuis toujours l’une des agglomérations les plus convoitée par les flux de déplacement de population venant d’autres wilayas pour différentes raisons sociales, des plus légitimes aux plus malsaines.
Des déplacements qui alimentent, on le sait, le fléau des constructions de baraques illicites formant des bidonvilles dans les coins les plus insolites de la région. Un phénomène social devenu banal et parfois admis et toléré par certains acteurs municipaux pour des raisons électorales ou pour d’autres intérêts divers difficiles à cerner.
Ce qui fait dire aux mauvaises langues sur les réseaux sociaux que la région d’Ain El Turk a été abandonnée par les élites municipales successives à toutes les formes d’anarchie et de dérives dans la gestion du territoire et la maîtrise de l’affectation du foncier.
On se souvient que dès les années 70, d’importantes vagues d’immigration de familles marocaines venaient s’installer sur le littoral oranais pour trouver un travail dans le secteur agricole et artisanal.
Avec une démographie en croissance exponentielle, c’est toutes les communes de la région, réputée pour sa célèbre corniche oranaise, qui allaient très vite être saturées par les demandes en logements et la prolifération de l’habitat précaire.
Comment alors peut-on expliquer et admettre que certains projets de construction de logements puissent connaître des retards parfois hallucinants? Certes, les gestionnaires concernés peuvent toujours trouver réponse aux failles et aux carences en pointant du doigt les entreprises défaillantes, les lourdeurs bureaucratiques dans le suivi du financement des tranches de travaux, ou même les tricheries souvent constatées dans l’avancement des constructions et qui ne permettent pas une réception des travaux dans les règles administratives requises.
La wilaya d’Oran et ses principales communes, dont AIn El Turk, souffrent à ce jour d’un déficit de rigueur et d’intransigeance dans la gestion et le suivi de l’avancement des projets par les responsables concernés.
Des carences et des défaillances bien souvent liées à certaines formes d’incompétence et de laxisme délibéré…
Jusqu’à quand?
Par S.Benali

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