Un pouvoir en pleine déliquescence
Jamais la Ve République française n’est tombée aussi bas. Elle a connu des périodes difficiles avec les deux cohabitation sous François Mitterrand, mais elle a respecté la démocratie et le droit de la majorité, issue des urnes, à gouverner, même si le président en place était d’un autre bord politique. Mais les deux institutions à gouverner, présidence et gouvernement, étaient légitimes.
Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui, après la décision aventurière de Macron de dissoudre le parlement. Les élections qui s’en étaient suivies ont placé le Nouveau Front Populaire, formé de partis de la gauche, largement en tête, mais le président français avait décidé d’ignorer le choix des Français, dans ce qui est la décision la plus anti démocratique de l’histoire de la Ve république, et remis les clefs du gouvernement à la minorité, sauvant ainsi un parti à l’agonie comme celui des Républicaine (LR).
Un parti en pleine perte de vitesse qui a pu arracher, par on ne sait quelle marchandage politique, des portefeuilles ministériels de premier plan, comme celui de l’intérieur confié à un personnage sans aucune étoffe qui s’est vu propulser au devant de la scène, et qui s’est trouvé à rêver même de l’Elysée, en utilisant son poste à son seul service et ses seules ambitions. En somme de République démocratique et se présentant comme un modèle, la France s’est métamorphosée en République bananière, confirmant ainsi toute la nullité de son personnel politique aujourd’hui au pouvoir.
Mais alors que faut-il attendre d’un pouvoir qui n’a pas hésité à piétiner ses propres lois? Rien. Et c’est le même procédé voyou, qui ne respecte ni les lois internationales ni les conventions entre pays, ni ses propres lois qui est suivi dans ses relations avec l’Algérie. Un pouvoir français qui se discrédite à chacune de ses sorties, et qui est rappelé, à chaque fois, à l’ordre et à ses obligations par le ministère algérien des Affaires étrangères qui le renvoie au strict respect du droit international et aux traités et conventions qui lient les deux pays.
La déliquescence est telle au sein du pouvoir français actuel qu’un obscur ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, pour ne pas le nommer, raciste et xénophobe, dicte ses desideratas à tout le gouvernement y compris au Premier ministre, et même au président Macron, qui est de plus en plus coupé des réalités de son pays, impopulaire et affaibli jusqu’à faire de la fonction présidentielle une caricature qu’aucun autre président n’a connu avant lui.
Cette France en pleine déliquescence, conduite par les racistes et les nostalgiques de l’Algérie française, n’a rien à dicter à un pays souverain et jaloux de son indépendance arrachée après un long combat et des sacrifices qui ont fait plus de 5 millions de martyrs.
Par Abdelmadjid Blidi