Une Histoire à assumer
Le regard des Algériens est résolument tourné vers l’avenir. La dynamique multisectorielle que connaît le pays est une vraie révolution appelée à changer en profondeur le projet de modernisation de l’économie nationale, et de placer notre pays comme une puissance continentale et régionale dont le poids, déjà important actuellement, sera indiscutablement incontournable.
Cette dynamique industrielle, agricole, technologique et culturelle qui traverse tout le territoire national est en train de façonner un autre visage du pays. Un pays où la relance économique est un fait tangible et palpable, qui a vu la création de milliers d’entreprises menées par une nouvelle génération qui croit en ses chances de réussite, et qui participe avec un engagement total à cette extraordinaire métamorphose qu’est en train de connaître le pays.
Une Algérie tournée certes vers l’avenir, mais qui n’occulte en rien son passé, et qui surtout ne tourne pas le dos à son histoire. Car rien, absolument rien, ne peut se construire sans un enracinement profond avec une histoire assumée et défendue avec la plus vive des rigueurs. Et sur ce point rien n’est négociable, et l’Algérie ne cédera aucun iota pour défendre la Mémoire de la nation.
Un passé douloureux vécu par le peuple algérien, à cause d’une colonisation qui a duré plus de 130 ans, et qui a commis les pires crimes contre le peuple algérien. Cette France qui aujourd’hui refuse, elle, de regarder son passé colonial en face et qui refuse encore et toujours de reconnaître les crimes horribles qu’elle a commis. Et pour les Algériens il n’y a aucune concession à faire sur ce dossier. C’est le moindre des devoirs envers ces millions de chahids qui ont donné leur vie pour que vivre libre et indépendante l’Algérie.
Le projet de loi criminalisant la colonisation française est aujourd’hui porté par les députés de la nation, et l’Assemblée populaire nationale a ouvert le débat sur ce dossier de haute importance. Une plénière qui a été marquée par le discours très fort du président de l’APN, Brahim Boughali, qui a indiqué que «la question de la criminalisation de la colonisation est la cause de tout un peuple, où les sensibilités s’estompent et les divergences s’effacent», ajoutant qu’elle “ne cible aucun peuple, ne cherche ni vengeance ni à attiser les rancunes, mais repose plutôt sur un principe consacré selon lequel les crimes contre l”humanité sont imprescriptibles, ne se justifient pas par la force et les dossiers y afférents ne sont pas clos dans le silence». Cette proposition de loi, a encore ajouté le président de l’APN, constitue «un acte de fidélité pour défendre la vérité avant d’être une position politique», mais aussi «un message clair, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, que la Mémoire nationale algérienne n’est ni effaçable, ni négociable, et que l’édification du présent et la prospection de l’avenir ne sauraient reposer sur le déni ou l’occultation du passé».
La France d’aujourd’hui ne peut occulter les crimes commis par la France coloniale, et le peuple algérien est en droit de demander compte et reconnaissance.
Par Abdelmadjid Blidi