EDITO

L’informel n’est pas une fatalité

Plus de 15.000 commerçants ambulants ont pris attache avec l’administration pour bénéficier de la carte qui leur est destinée, afin de pouvoir exercer leur métier. Cette mesure semble donc intéresser beaucoup de jeunes qui, à travers cette démarche, marquent leur intérêt de sortir de la sphère informelle. La décision de tous ces commerçants est d’autant plus louable qu’ils acceptent de sortir de la liste des chômeurs. Cette carte intervient dans le contexte d’une vaste opérations d’assainissement engagée par les pouvoirs pour en finir avec les activités informelles. Un jeune ne peut désormais trouver prétexte à sa situation de sans emploi pour exercer dans l’illégalité. De fait, grâce à l’allocation chômage et la carte de commerçant ambulant, la situation devient limpide et facilite le travail des services habilité à contrôler le commerce national et sanctionner le cas échéant tout comportement délictuel en relation avec la sphère commerciale.
A travers ces mesures, l’Etat se donne donc le droit d’agir contre le commerce parallèle et ce ne seront certainement pas les Algériens qui y trouveront à redire. Et pour cause, la situation est arrivée à un tel point d’anarchie que l’on ne reconnaît plus certains quartiers dans de grandes villes du pays. Les vendeurs à la sauvette qui, avant se contentaient de terrains vagues aux périphéries des grandes cités du pays ont, petit à petit, envahi le tissu urbain jusqu’à transformer certains boulevards en bazars ou tout se vend et s’achète.
Il faut dire que le citoyen moyen, principal victime de cet état de fait, a perdu le sens de la citadinité et s’était même résigné à accepter la nouvelle réalité qui était devenue la sienne au bas de son immeuble.
Pour toutes ces raisons, l’action de l’Etat contre les marchés improvisés est très bien accueillie, en ce sens où les citoyens savent désormais que les vendeurs clandestins, en l’absence d’une carte leur octroyant le droit d’exercer, ne sont pas dans leur droit. Ils ont le choix entre l’allocation chômage et cette carte. Mais cette action très positive, doit s’inscrire dans la durée, que tout le travail accompli par les fonctionnaires de la République ne soit pas remis en cause pour une attitude laxiste. L’on a vu dans le passé plusieurs opérations comparables à celle que nous vivons ces temps-ci. Mais aucune n’a donné des résultats sur le long terme. Il n’y a pas de raison que celle-ci ne soit pas la bonne, compte tenu des mesures préalables prises par les pouvoirs publics. Et pour cause, pour cette fois, précisément la répression n’a pas été la seule réponse au phénomène du commerce parallèle. Cela étant dit, pour en finir définitivement avec ce phénomène, il sera tout aussi utile que salutaire d’associer la société civile pour donner tout son sens à la lutte contre l’informel.
Par Nabil.G

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