EDITO

«Vacciné, guéri ou mort»

«Vraisemblablement à la fin de l’hiver chacun sera vacciné, guéri ou mort… en raison de la propagation du variant Delta très, très contagieux». La phrase choc du ministre allemand de la Santé a fait le tour du monde et a jeté, au delà de l’Allemagne, un froid et une terreur partout dans le monde. Et il faut rappeler que nous sommes là dans un pays où 65% de la population est vaccinée. Certes c’est une moyenne basse par rapport à d’autres pays européens, mais il faut reconnaître qu’elle est bien supérieure à celle de l’Algérie qui dépasse tout juste les 20%. Bien sur on est encore loin, très loin, des cas de contamination en Europe devenue l’épicentre de la pandémie, mais à notre niveau on assiste depuis quelques temps à une courbe ascendante des contaminations. Désormais le seuil des 100 cas par jour est dépassé depuis un moment, et tous les indicateurs penchent pour une courbe de plus en plus ascendante dans les prochains jours. Le cap des 200 n’est pas très loin et le comportement des citoyens n’est pas fait pour améliorer quoi que ce soit. Il est ainsi navrant et même choquant de voir que dans les rues, mais aussi dans les administrations, les marchés, les transports et même les mosquées le port du masque a quasiment disparu. Une attitude légère face à un virus qui ne pardonne pas. Et pourtant nous venons de sortir d’une terrible épreuve vécue l’été dernier, où l’on a vu les cas de contamination et de morts connaître une ascension fulgurante, alors que les hôpitaux étaient dépassés et que le problème de l’oxygène médical a fait la Une pendant ces terribles jours. C’est malheureux de le dire aujourd’hui, mais quand on refuse de se faire vacciner à une échelle aussi élevée parmi la population comme c’est le cas dans notre pays, et que l’on s’obstine à refuser d’observer les mesures de prévention, il n’y a rien de bon à attendre. Les semaines à venir seront difficiles à vivre et à gérer. Nous ne prendrons conscience, pour notre malheur, de la gravité de la situation que lorsqu’on sera en face de l’irréparable et que des vies humaines seront gravement menacées. Mais ce jour là il sera bien trop tard, car nous n’aurons plus que nos yeux pour pleurer face à la longue liste de nos malades et de nos morts. Et portant il est encore temps de rattraper la situation est d’éviter un tant soit peu la catastrophe qui nous guette dans trois ou quatre semaines. Ou pour reprendre le ministre allemand ne pas avoir à être « vacciné, guéri ou mort ».
Par Abdelmadjid Blidi

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