Vers la relance des projets en attente de crédits de financement
Il y a plus de deux ans, en avril 2022, les autorités locales avaient entamé la construction, très contestée et vite abandonnée, de murs de quatre mètres de hauteur le long du littoral de la corniche oranaise devant être érigés en guise de barrières permettant de lutter, sinon de réduire, le phénomène d’immigration clandestine.
Le wali d’Oran avait expliqué à l’époque qu’il s’agissait de contrôler des accès aux plages permettant le passage d’embarcations légères et de jerricans d’essence nécessaires aux organisateurs de traversées clandestines. Le responsable local avait également évoqué l’achèvement en cours d’une opération d’installation de caméras de surveillance par les services concernés.
Beaucoup se sont alors félicités de cette initiative qui semblait permettre à court terme de réduire le fléau de la harga souvent suicidaire. Un fléau encouragé par des réseaux mafieux bien organisés.
Le début de construction de ces murs le long des plages avait également suscité sur les réseaux sociaux une vague d’indignation et de colère de la part de ceux qui dénonçaient « l’obstruction de la vue sur la mer, pénalisant les touristes et les riverains et portant atteinte à l’environnement sur le littoral marin».
Aujourd’hui, face à une apparente recrudescence des tentatives de traversées en cette période estivale favorable à la navigation, beaucoup se demandent pourquoi cette ancienne initiative des décideurs locaux à été abandonnée.
Car il s’agit avant tout de sauver des vies de jeunes algériens menacés de mort par noyade. Pourquoi ces militants pour la préservation des paysages côtiers, très actifs sur les réseaux sociaux et dans certains médias, ne se mobilisent pas autant pour dénoncer et lutter contre bon nombre d’inepties, de carences et de dérives portant atteinte au cadre et au patrimoine urbain de leur cité ? Pourquoi certains grands dossiers mis en veilleuse depuis des décennies, comme le site de la Sebkha, la vieille carcasse de l’ex hôtel Châteauneuf, le quartier historique de Sidi El Houari, la zone des bidonvilles des Planteurs, la rue et le marché ex-la Bastille, le siège de l’hôtel de Ville toujours fermé, les anciennes mosquées, et bien d’autres affaires qui pourraient être évoquées pour illustrer les échecs et le renoncement d’un ancien mode de gouvernance locale devant être sans cesse dénoncé.
Le wali en poste a le mérite d’avoir insisté pour le «dégel» de certains projets abandonnés depuis plusieurs années. La relance du projet de trémie au rond-point la Pépinière est à saluer. On sait malheureusement que bien d’autres opérations sont toujours très attendues, notamment en matière d’amélioration de la fluidité de la circulation sur le réseau urbain à la sortie ouest de la ville. Des projets qui en principe auraient dû être lancés bien avant l’achèvement du grand pôle urbain Ahmed Zabana et de la cité AADL de Misserghine où les familles et travailleurs résidents souffrent le calvaire dans bon nombre de secteurs de la vie collective.
Vivement la réalisation d’un échangeur près de la sortie principale du pôle Zabana ainsi que d’une trémie à la sortie Sud de ce grand pôle urbain. Deux projets dont les études ont été finalisées depuis longtemps et qui attendent encore leur admission à un financement… A tort ou à raison, des mauvaises langues locales avisées se demandent pourquoi on peut entendre des pleurs, des jérémiades et des colères contre un simple mur construit au bord d’une plage, et non pas pour un projet d’infrastructure routière, gelé depuis des années, pénalisant le quotidien de plusieurs milliers de familles modestes ?
Par S.Benali