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Message du président de la République à l’occasion du 79e anniversaire des massacres du 8 mai 1945 : «Le dossier de la mémoire est inaliénable et imprescriptible»

Les Algériens ne sont pas dupes et savaient à l’époque déjà que ces massacres étaient destinés à «réprimer un mouvement national militant grandissant ayant abouti à des manifestations massives exprimant la révolte du peuple algérien et son aspiration à la liberté et à l’émancipation».

Les massacres du 8 mai 1954 ont constitué «l’annonce retentissante de l’imminence du déclenchement de la lutte armée le 1er novembre 1954», a affirmé le président de la République, dans un message à la nation à l’occasion de la Journée nationale de la mémoire qui correspond aux manifestations pacifiques du 8 mai 1954, réprimées dans le sang par la France coloniale «avec une extrême brutalité et cruauté» a précisé le chef de l’Etat dans son message.
C’est dire que «le dossier de la mémoire est inaliénable et imprescriptible, et ne peut faire l’objet de concession ou de marchandage», a-t-il insisté. Pour le Président cette question «restera au centre de nos préoccupations», jusqu’à ce qu’elle bénéficie «d’un traitement objectif, audacieux, qui rende justice à la vérité historique». Le mot audace interpelle les acteurs du moment, qui ont la responsabilité d’apaiser les mémoires. Le président n’omet pas, à ce propos de souligner «notre orientation vers l’avenir, dans un climat de confiance». Il relève que «la crédibilité et le sérieux sont une revendication fondamentale en vue de parachever les mesures et les démarches inhérentes à ce dossier sensible et délicat». Conscient de ce que représente le débat mémoriel «pour le peuple algérien fier de son long parcours militant national et de sa lutte armée amère et fidèle aux Chouhada et au message de Novembre».
Les Algériens ne sont pas dupes et savaient à l’époque déjà que ces massacres étaient destinés à «réprimer un mouvement national militant grandissant ayant abouti à des manifestations massives exprimant la révolte du peuple algérien et son aspiration à la liberté et à l’émancipation».
Le président de la République qui qualifie ces manifestations de «soulèvement historique et mémorable», retient le fait tout aussi historique que ce soit le peuple algérien qui en fut l’artisan. Il a été l’auteur «d’une épopée à Sétif, Guelma, Kherrata, Aïn Témouchent et dans d’autres villes algériennes, qui a surpris et dérouté le colonisateur au point de commettre un génocide, un crime contre l’humanité», insiste Abdelmadjid Tebboune. La réaction du pouvoir colonial fut terrible. «Des scènes horribles», s’indigne-t-il, mais l’attitude des Algériens a incarné «un moment historique décisif ayant transformé les luttes du mouvement national au fil des décennies en affrontement armé, dirigé -par la suite- par des hommes imprégnés de l’esprit militant qui ont déclenché la guerre de libération et l’ont mise dans la rue pour la voir portée par tout un peuple». La jonction avec la glorieuse guerre de libération nationale était déjà faite.
«Nous avons fait de l’anniversaire des massacres du 8 mai 1945, dont le peuple a payé un lourd tribut avec quarante-cinq mille (45.000) martyrs, une journée nationale de la mémoire, en glorification des chapitres du parcours national, riche en luttes, de génération en génération, depuis que le colonisateur a foulé notre terre pure», poursuit le chef de l’Etat.
«Les manifestations du 8 mai ont été l’une des étapes sanglantes que l’histoire moderne a retenu comme exemples, des plus éloquents, de rejet du colonialisme et d’attachement à la liberté et à la dignité», retient le Président de la République. Cette séquence caractérise aussi les «sacrifices et les drames endurés par les peuples colonisés en tant que prix à payer pour la libération de l’injustice et de la domination, et pour le recouvrement de la souveraineté nationale».
Pour le président Tebboune, «l’intérêt de l’Etat pour la question de la mémoire repose sur l’appréciation de la responsabilité nationale dans la préservation du legs glorieux des générations et découle de la fierté de la nation de son passé honorable». Il reste néanmoins, explique le chef de l’Etat, que d’«immenses sacrifices du peuple dans l’histoire ancienne et moderne de l’Algérie, en vue de repousser les convoitises et barrer la route aux ennemis qui n’ont eu de cesse de tenter d’avoir raison de son unité et de sa force». Il en veut pour cause que «leur filiation continue, à ce jour, de cibler notre pays».
Nadera Belkacemi

 

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