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Amnesty dénonce l’utilisation des migrants comme «des pions»:
Les coups bas du Makhzen

L’ONG note que par le passé, un constat a déjà été fait sur «des opérations illégales, dont des arrestations et le déplacement vers le sud du Maroc de personnes migrantes ou demandeuses d’asile se trouvant dans des campements et des maisons près de la frontière espagnole».

La preuve de l’utilisation des migrants comme des pions par le Makhzen marocains dans le conflit qui l’oppose à l’Espagne est faite. Plus aucun observateur n’à le moindre doute sur les intentions de Rabat lorsqu’il a laissé plus de 8.000 pauvres marocains déferler sur les côtes de l’enclave espagnole de Ceuta. Cette tactique qui renvoie à un usage plus que détestable de la personne humaine et contredit donc à ses droits les plus élémentaires a été dénoncé, hier, par l’ONG Amnesty international qui a affirmé dans un récent communiqué «le fait que des personnes demandeuses d’asile ou migrantes soient utilisées comme des pions sur un échiquier politique morbide». La condamnation est claire et limpide. L’ONG qui souligne avoir visionné une vidéo dit avoir observé «des fonctionnaires marocains qui laissent activement passer des personnes migrantes ou demandeuses d’asile à Ceuta, de l’autre côté des clôtures». Cette manière d’ouvrir et de fermer les frontières au gré de l’état de relations maroco-espagnoles n’est pas une chose nouvelle note Amnesty, affirmant que le Maroc n’en est pas à son premier dépassement.
«Le Maroc bafoue depuis longtemps les droits des personnes migrantes ou demandeuses d’asile à ses frontières», rappelle-on dans le communiqué. L’ONG conforte son propos, en soulignant que par le passé, un constat a déjà été fait sur «des opérations illégales, dont des arrestations et le déplacement vers le sud du Maroc de personnes migrantes ou demandeuses d’asile se trouvant dans des campements et des maisons près de la frontière espagnole». Et de confirmer : «le tout en dehors de toute procédure légale».
Ces derniers jours, le régime marocain récidive encore dans la foulée des tensions entre Rabat et Madrid depuis l’arrivée en Espagne, le 18 avril, du président de la République sahraouie, Brahim Ghali pour y être soigné du Covid-19.
L’ONG rappelle qu’une publication sur Facebook du ministère marocain des droits de l’Homme indique que «l’ouverture des frontières vers Ceuta est intervenue en représailles» à accueil en Espagne du chef de l’Etat sahraoui, à titre humanitaire comme l’avaient affirmé les autorités espagnoles. Ainsi, d’après Amnesty, «les autorités marocaines pourraient ainsi avoir utilisé les personnes migrantes ou demandeuses d’asile comme des pions dans le cadre de ce contentieux».
Au plan de la gestion de cette crise côté espagnole, Amnesty relève que «des agents des services frontaliers espagnols ont apporté une aide d’urgence à des personnes, mais les abus qui ont été commis sont intolérables». La dénonciation est on ne peut plus ferme et le Maroc devra répondre des violations des droits de l’homme qu’il commet quotidiennement sur les migrants marocains et subsahariens.
La conséquence de cette «opération de pression» marocaine sur l’Espagne en usant de migrants comme des pions, a conduit le royaume ibérique à expulser mani-militari quelques 5.000 personnes vers le Maroc. On imagine les images choquantes qui en découlent.
Pour Amnesty, «toute arrivée, aussi massive soit-elle, ne peut en aucun cas justifier des expulsions collectives illégales», arguant que «parmi les 5.000 personnes expulsées de façon sommaire se trouvaient peut-être des personnes admissibles à l’asile ou ayant besoin d’une protection». Ce sont autant d’être humains qui se retrouvent otages…
Le Maroc qui ne cesse d’enregistrer des revers à tous les niveaux, semble avoir perdu pieds et recoure ainsi à des comportements des plus abjects où il collectionne le recours au chantage, à la désinformation, au mensonge et aux comportements les plus vils et dignes d’un Etat voyou.
Anissa Mesdouf

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