Un monde bien fragile
La paix dans le monde n’a jamais été aussi fragile que ces derniers mois, où des conflits plus ou moins importants éclatent entre nations, faisant plusieurs morts. Si tous les regards sont braqués vers le conflit russo-ukrainien, d’autres tensions ont été enregistrées entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan où des affrontements ont déjà fait plus de 140 morts, et aussi entre le Kirghizistan et le Tadjikistan où on parle de dizaines de morts dans les rangs des armées de ces deux ex-républiques de l’ancienne Union soviétique.
Les guerres et les bruits de bottes éclatent ici et là et parfois de manière brusque et inattendue. Un fait qui renseigne sur un recul certain du dialogue et de la diplomatie et de facto sur cette fragilité de la paix, notamment entre des pays qui ont depuis leur apparition hérité de différends frontaliers jamais résolus.
Et au-delà des affrontements entre ces pays, d’autres différends couvent ailleurs, comme entre la Turquie et la Grèce, la Chine et Taiwan, l’Inde et le Pakistan, mais aussi en Afrique. Un monde qui paraît de plus en plus fragilisé, et qui doit, en plus de ces conflits, faire face à d’autres crises énergétiques et climatiques.
Il faut dire que la donne internationale est en train de grandement changer avec la fin inéluctable du monde unipolaire et l’émergence d’un monde multipolaire, qui rebat totalement les cartes et nous replonge dans un début de guerre froide, encore plus dangereux que ce que nous avons connu après la deuxième guerre mondiale.
Les blocs se redessinent de nouveau, avec d’un côté la Russie et la Chine et de l’autre les États-Unis et ses alliés. Une situation qui ne peut que nourrir des guerres régionales dont l’objectif est de marquer, d’une façon ou une autre, la suprématie d’un bloc sur l’autre. Les Russes comme les Américains sont les plus grands producteurs et exportateurs d’armes et ils ne se feront aucun cadeau pour marquer leur hégémonie aux quatre coins du monde, notamment en Asie et en Afrique.
Mais alors jusqu’où ira cette nouvelle guerre de suprématie et de leadership qui marque le début de ce 21e siècle? La question est posée avec acuité par les politologues et les experts internationaux qui n’excluent aucune probabilité, aussi destructrice soit elle, y compris un affrontement direct entre les deux superpuissances.
Par Abdelmadjid Blidi