Vivement le changement par l’assainissement
La direction du commerce de la wilaya d’Oran (DCP) a annoncé qu’elle a déposé auprès du procureur près le tribunal d’Oran une plainte contre X pour «usurpation de fonction d’agent de contrôle».
Une plainte, précise-t-on, qui intervient à la suite de rumeurs non fondées ayant circulé ces derniers jours, sur les réseaux sociaux et faisant état d’une multiplication des opérations et de contrôle chez les commerçants.
Ce qui aurait provoqué la fermeture précipitée de bon nombre de magasins.
Les services du commerce auraient demandé aux commerçants, par le biais de leur organisation professionnelle, d’exiger des contrôleurs la présentation de la carte professionnelle ainsi que l’ordre de mission.
Cela afin de s’assurer qu’il s’agit bien d’un contrôle légalement programmé.
Ce qui, en d’autres termes, signifie qu’il existe bien des «contrôles sauvages et fallacieux» organisés par des faussaires, usurpateurs de fonction, voulant arnaquer des marchands en exigeant un «pot de vin» pour échapper à une amende et une fermeture de leur magasin.
Mais encore faut-il que le commerçant piégé par un faux contrôleur soit lui-même en état d’infraction aux règlements ou d’atteinte aux conditions d’hygiène requises.
Aussi bon nombre d’observateurs s’interrogent sur l’impact et la portée de cette plainte contre X déposée par la direction du commerce et qui a peu de chances d’aboutir à des résultats tangibles en termes d’assainissement du secteur contre tout abus de pouvoir ou de tentatives de corruption.
En ce domaine, personne n’ignore l’existence de ces pratiques néfastes de certains énergumènes installés aux circuits de contrôle et d’inspection dans différents secteurs d’activité, qui arrondissent amplement leur salaires en fermant l’œil sur des infractions diverses, notamment en matière de facturation et de traçabilité des produits mis en vente.
Selon plusieurs témoignages de commerçants publiés sur les réseaux sociaux, depuis la nouvelle loi relative à la lutte contre la spéculation le phénomène de «pression accentuée» sur les commerçants à pris de l’ampleur, comme s’il s’agissait d’une «grève du zèle» qui ne dit pas son nom.
Malgré les efforts et les engagements sincères des autorités concernées voulant rassurer et protéger les honnêtes commerçants contre toute dérive constatée dans l’exercice de la profession de contrôle et de régulation, il faut bien admettre que le système, dans son ensemble, reste encore défaillant tant il est lui aussi gangréné par des mentalités et des comportements indignes des objectifs d’efficacité et de rigueur affichés dans les discours.
Vivement le changement par l’assainissement.
Par Benali Siyoucef