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Carnaval « Ayrad » à Beni Snouss, tradition millénaire perpétuée au travers les générations pour célébrer Yennayer

Le carnaval « Ayrad » est jalousement conservé pour célébrer, chaque 12 janvier, le nouvel an amazigh dans la région de Beni Snouss (Tlemcen), une tradition intrinsèque qui se perpétue de génération en génération, dans la joie augurant une saison agricole fertile.

L’histoire du carnaval, qui se tient dans la ville de Beni Snouss et ses 12 régions, remonte à 1250 avant J.C.
Cette liesse populaire porte plusieurs noms et comporte des rituels.
Dans la région de Tafesra, le carnaval est appelé « Chakh », à Beni Bahdel « Hammar Kermous » et à El-Khemis « Grande Ayradya », indique à l’APS Abdelkrim Benaïssa, chercheur au département des arts à l’université Abou Bekr Belkaïd de Tlemcen.
Des personnages sont campés et des masques sont utilisés dans cette célébration qui se distingue, notamment, par la distribution de fruits secs et autres produits agricoles aux habitants de Beni Snouss.
Le carnaval, explique M. Benaissa, est un spectacle semi-théâtral qui se déroule dans les allées et les ruelles de Beni Snouss d’où le nom « Ayradiat Droub ».
D’autres rituels se produisent à l’intérieur des maisons et sont appelés « Ayradiat Tadrat ».
Les maisons sont conçues d’une manière architecturale permettant à ceux qui portent des masques d’entrer et de se manifester au milieu de la cour, en plus de raconter des contes et des anecdotes sur cette occasion.
Selon le chercheur Benaïssa Abdelkrim, le mot « Ayrad signifie lion, symbole de la force », soulignant que le carnaval se caractérise également par la confection de masques d’animaux par les jeunes de Beni Snouss, plusieurs jours avant la célébration officielle de l’année amazighe, pour les utiliser la nuit du 12 janvier.
Un combat est livré entre jeunes portant les masques d’animaux, le vainqueur est auréolé du masque du lion et s’adjuge ainsi l’appellation de « Amokrane ».
Lors de ce carnaval, une femme campe le rôle de sage-femme appelée « Mqadma ».
Elle a pour rôle de faire les présentations du nouveau né, un lionceau appelé « Ameziane », dans une ambiance festive, de joie et d’optimisme quant à l’abondance des produits agricoles, évoque le chercheur.
« Avant le début du carnaval, des masques d’animaux sont fabriqués, à l’exception de celui du loup qui symbolise la ruse et la perfidie.
Les habitants de Beni Snouss refusent de porter ce masque qui est en contradiction avec leurs valeurs et leurs principes », explique le chercheur.
D’autre part, M. Benaissa, auteur du livre « Héritage d’Ayrad, pratique et adaptation théâtrale », explique qu’à l’université de Tlemcen, de nombreux étudiants, en Master et Doctorat dans le domaine des arts, ont mené des études sur le concept théâtral et artistique de « Ayrad ».

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