EDITO

Guerre, propagande et communication

Cette guerre russo-ukrainienne ne ressemble en rien aux guerres que nous avons connues ces dernières années. C’est une guerre qui se passe très peu sur le terrain des affrontements, mais beaucoup sur les plateaux de télévision, sur les réseaux sociaux et les médias en général. Pour preuve, la fameuse contre-offensive ukrainienne qui est devenue presque la bande-annonce d’un film à grand budget.

En effet, le ministère de la défense ukrainien à cru utile de mettre sur les réseaux, un clip ou plutôt un court métrage, diffusé ce dimanche 4 juin où l’armée ukrainienne fait comprendre que Kiev est prête à lancer cette contre-offensive, mais préfère le faire en silence, montrant dans la vidéo des soldats armés (ou des acteurs recrutés pour la circonstance ), mettant le doigt sur la bouche, signifiant de garder le silence. Et la vidéo de se terminer par cette phrase: « Les plans aiment le silence, il n’y aura pas d’annonce de début ».

Si ce n’était le drame qui se déroule actuellement dans cette région, on se serait cru dans un mauvais jeu vidéo, mais il est clair que la priorité est totalement accordée à la propagande et à la communication.

Mais cette mise en scène du silence, n’a pas empêché le président ukrainien,Volodymyr Zelensky, d’annoncer juste avant, c’est à dire le samedi 3 juin, dans un entretien accordé au Wall Street Journal l’imminence de cette contre-offensive, déclarant à ce sujet : « Nous sommes prêts. Nous croyons avec force que nous allons vaincre. Je ne sais pas combien de temps cela va prendre. Pour être honnête, ça peut aller dans beaucoup de sens, complètement différents. Mais nous allons le faire, et nous sommes prêts ».

La com encore de la com pour un président qui prend la parole chaque jour, et souvent plusieurs fois par jour, pour nourrir cette guerre qui sera, à coup sûr, un cas d’école dans les annales des nouvelles guerres à venir et surtout dans la propagande de guerre.

D’ailleurs Zelensky ne rate aucune rencontre politique, économique, culturelles ou autres à travers le monde pour creuser encore davantage le creuset de cette guerre de la communication comme on l’a vu au dernier sommet de la ligue arabe, où il a réussi, lui l’invité de la dernière minute, à faire braquer tous les projecteurs sur lui, faisant presque passer les problèmes et les urgents dossiers arabes au second plan.

Par Abdelmadjid Blidi

 

 

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