EDITO

L’Histoire jugera

L’opinion arabe doit se souvenir de l’horreur de Sabra et Chatila, un crime contre l’humanité, toujours impuni. Les multiples agressions où se commettaient des crimes de guerre contre le Liban et la Palestine, en Cisjordanie et Ghaza est dans les mémoires des survivants palestiniens et dans la mémoire collective arabe. Des dizaines de milliers d’hommes, femmes et enfants ont péri sous les bombes et les balles des snipers israéliens. Les scènes s’étaient tellement répétées ces 30 dernières années, après la signature des accords d’Oslo, que la communauté internationale, à leur tête l’opinion publique arabe, trouve extrêmement difficile de qualifier ces agressions, sans avoir mauvaise conscience, lorsque le veto américain est brandi à la face de l’humanité entière.
Que dire donc de la culpabilité des leaders arabes qui ont courbé l’échine et pris la résolution de suivre les Américains et conclure des accords avec l’entité sionistes. Les 5.000 morts de Ghaza doivent les hanter. Mais est-ce réellement leur souci ? La question est de mise, sachant que leur récente posture face au drame palestinien interroge tout esprit normalement constitué. La «condamnation de la violence d’où qu’elle vienne» est plus qu’un aveu de faiblesse, c’est même une promesse aux sionistes que «tout rentrera dans l’ordre» après la fin de la terrible invasion israélienne contre la bande de Ghaza. Une attitude déjà vue et qui fait des pays arabes «normalisateurs» des entités au service du sionisme qu’ils croient éternellement dominateur, car soutenu par le première puissance militaire au monde. Ils oublient que cette puissance a lâché tellement de régimes ces 50 dernières années qu’immanquablement le tour d’Israël viendra. Ainsi au lieu de résister avec les Palestiniens, ces régimes arabes normalisateurs se sont mis à singer les pays qui s’agenouillent devant l’entité sioniste, avec la bénédiction des «dieux» de la mondialisation.
Et comme pour convaincre les opinions publiques de leurs pays respectifs, ces rois et présidents ont gratifié la planète et les musulmans particulièrement par quelques spectaculaires coups de gueule, histoire de maintenir leurs consciences endormies. Ces sorties médiatiques étaient à la mesure de la situation, de sorte à créer un faux espoir de voir naître un mouvement «d’en haut» qui rendrait la dignité bafouée des Palestiniens par toutes les humiliations qu’ils subissent depuis plus d’une trentaine d’années.
Les pays arabes signataires des accords d’Abraham sont tombés dans le piège de l’Histoire. Défaire l’alliance n’est pas envisageable, le gendarme du monde veille au grain. La seule issue qu’il leur reste est de courber l’échine, attendre que la tempête passe et renouer avec Israël sous le regard bienveillant des Etats Unis. Mais l’Histoire ne récompense généralement pas les tyrans. Bien des exemples le prouvent. A méditer…
Par Nabil.G

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