Région

Batna : les habitants de T’kout misent sur la fête « Aïd lekhrif » pour faire de leur région une destination touristique 

Les habitants de T’kout (90 km au Sud-est de  Batna) misent sur la manifestation « Souk Aïd lekhrif » (Fête de l’automne)  qui s’ouvre samedi soir, en vue de faire de leur commune, une destination  touristique par excellence.

Cette fête ancestrale qui se poursuivra jusqu’au 5 août et à laquelle les  jeunes et les intellectuels de la région se sont appliqués, ces dernières  années, à donner lui un nouveau souffle, reflète non seulement, une grande  détermination à préserver un riche patrimoine culturel, mais elle  cristallise également l’espoir partagé de mieux faire connaître les sites  naturels remarquables de cette partie des Aurès, ses monuments anciens et  ses chefs-d’œuvre de l’architecture amazighe.
Pour Yaâkoub Bezala, artisan et élu local, le prix de la meilleure dechra  remporté cette année par la commune de T’kout, à l’issue d’un concours  organisé par la Direction du tourisme et de l’artisanat, « est édifiant  quant aux atouts et au potentiel touristique de cette région ».
Cette commune possède, comme a tenu à le rappeler M. Bezala, un patrimoine  très riche ne demandant qu’à être davantage valorisé, en particulier la  dechra du vieux T’kout, perchée sur un promontoire et semblant veiller sur  la ville moderne et sur la vallée de l’oued Chnaoura située en contrebas.
Le panorama est pittoresque autant que le patrimoine architectural et  urbain, si beau et si authentique.
Pour ériger leurs habitations, les T’koutis se sont appuyés sur des  matériaux locaux simples qui ajoutent à la beauté et à l’harmonie des  constructions qui se fondent dans l’environnement tantôt verdoyant, tantôt  rocheux et ocre.
L’élu local a souligné qu’ »en plus des vergers, des tours austères mais  jamais rébarbatives, des magasins collectifs (Thaqli’th) et certains  monuments romains, la région de T’kout renferme deux mosquées antiques, la  première, située au village Jarallah, date de six siècles (Sidi Aïssa), et  la seconde de 4 siècles (Sidi Abdeslam).
Pour sa part, Messaoud Mohamdi, président de l’association culturelle  « Idhles Tamezgha », estime que « Thamghra n’tmenzouth », ou le marché de la  fête de l’automne, « a été et demeure une date de joie et de réjouissances  au cours de laquelle les différentes coutumes et traditions sont mises en  valeur par des chants du terroir chaoui, puisés du patrimoine, et des jeux  populaires auxquels les habits traditionnels (le burnous et la Melh’fa  agrémentée de bijoux traditionnels en argent, notamment) confèrent une note  de gaieté et d’authenticité ».
— Donner une dimension nationale à l’événement —  Les organisateurs du Souk de la Fête de l’automne, à T’kout, s’efforcent  depuis des années à lui donner une dimension nationale en faisant résonner  son écho hors des Aurès.
Un challenge en passe d’être relevé puisque la  manifestation attire de plus en plus de visiteurs et de familles de  nombreuses wilayas.
Les élus locaux et les acteurs de nombreuses associations culturelles et  sportives locales, dont Amar Djaâra, président du club de parapente  « Lifeless Aurès » de T’kout, confirment les incessants efforts pour bonifier  l’événement d’année en année.
Il espère surtout que « Thamghra n’tmenzouth » de cette année (qui durera 5  jours au lieu de 3) se distinguera des éditions précédentes à la faveur du  riche programme concocté.
Au cours de cette manifestation, les hôtes de la ville pourront découvrir  la spécificité de la région et son patrimoine matériel et immatériel, en  même temps que l’habituel rendez-vous commercial et économique, organisé  dans le centre de la commune et présentant divers biens et produits, en  particulier les légumes et les fruits de saison pour lesquels T’kout est  célèbre.
Selon un enfant de la région, Hicham Berhaïl, président de l’association  « Thilleli Nimaâdhar », cette manifestation représente une date importante  pour la population qui fait revivre « hamghra n’tmenzouth », chaque année,  selon des traditions héritées des aïeux.
Dr.
Djamel Messerhi, chercheur et spécialiste en histoire ancienne, du  département Histoire de l’université Batna-1, affirme, dans ce contexte,  que la Fête de l’automne, à T’kout, constitue  » un événement économique et  une manifestation à caractère anthropologique », car cette fête a toujours  été « un vecteur de communication entre les habitants de T’kout et les  régions voisines ».
Cet événement représente également, de par ses dimensions économique,  sociale et culturelle, l’une des composantes du patrimoine culturel et  civilisationnel de l’ensemble de la région des Aurès, ce qui nécessite,  selon lui, « attention et efforts de préservation », s’agissant d’un « facteur  important de promotion du tourisme » et un « levier non négligeable du  développement de la wilaya de Batna ».

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