Oran Aujourd'hui

Concertations sur des dossiers à la traîne depuis des lustres…

Faut-il vraiment croire que des rencontres dites de concertation avec des membres du mouvement associatif local peuvent renforcer les bases d’une une démocratie dite participative au niveau d’une collectivité locale ? Des sociologues avisés à Oran répondent que l’état des lieux global du système de gestion des affaires municipales est encore loin de répondre aux exigences de crédibilité et de fiabilité du processus d’implication des élites citoyennes dans l’orientation et la gestion des affaires de la Cité.
De l’urbanisme à la Santé publique, en passant par les écoles, le transport, la maintenance urbaine, le sport de performance, l’environnement ou le suivi des grands projets parfois en attente d’achèvement ou de lancement depuis des années, aucun secteur n’est épargné par les carences et les défaillances de gestion souvent dénoncées même par les premiers responsables locaux de passage aux commandes de gestion de la wilaya.
A l’heure où les gouvernants multiplient les efforts et les initiatives pour mettre en place et renforcer des outils institutionnels visant à garantir l’adhésion et l’implication de la société civile dans la gestion de l’avenir collectif, bon nombre d’acteurs estiment naïvement que les rassemblements et autres réunions dites de consultation organisées par les pouvoirs publics au niveau local seraient la clef de réussite dans l’édification de la démocratie de proximité encore en chantier.
En analysant le profil et les motivations de bon nombre d’acteurs du mouvement associatif pressés de s’installer aux premiers rangs des invités, on se rend bien compte de l’opportunisme indécent et de l’incompétence sans bornes de certains énergumènes, des «carriéristes» connus dans les sphères associatives, les organisations nationales ou même des institutions partisanes souvent peu connues du grand public.
Lors de la dernière rencontre avec les membres de la société civile, la majorité des intervenants n’ont soulevé que des problèmes individuels ou semi-collectifs liés pour la plupart à des problèmes de logements, d’enclavement, de pollution du cadre de vie et de désagréments divers connus à travers les communes de la wilaya.
Même des exclus de la récente phase de relogement des 1400 familles de Ras El Ain étaient présents à cette rencontre pour exprimer leurs revendications et leurs doléances connues par tous les responsables présents. D’autres ont exprimé de classiques critiques et dénonciations visant, à tort ou à raison, des élus municipaux jugés indifférents à leur préoccupations. Mais rares, très rares parmi les présents, étaient ceux qui ont avancé des idées, des propositions et des suggestions utiles visant à améliorer l’état des lieux dans les différents domaines d’activité, notamment en matière de gestion de la croissance urbaine et de nouveaux projets à lancer.
De leur côté, les mauvaises langues locales n’ont pas manqué de noter que certains anciens projets et opérations urbaines, évoquées depuis des lustres, tels que la finition de l’ex-palais des Congrès de Hai Sebbah ou l’aménagement de la rue de la Bastille, ont été plutôt évacués dans ces débats.
De grands dossiers importants, tels que le problème du plan de transport et de circulation, l’enclavement et la ghettoïsation de certaines nouvelles zones d’habitat urbain à Oued Tlélat et Ain El Kerma, la clochardisation avancée de jardins et d’espaces verts, la maintenance des chaussées et des trottoirs, l’entretien des écoles municipales, et bien d’autres chapitres liés à l’amélioration du cadre de vie et l’embellissement de la métropole oranaise, ne pouvaient pas être abordés ni encore moins traités lors de cette rencontre.
Par S.Benali

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