Le laxisme et les tâtonnements irréductibles
Les membres de la commission de wilaya chargée du suivi et du contrôle des chantiers de promotion immobilière ont rendu public un rapport accablant sur l’exercice de cette activité de construction livrée dans bien des cas à l’anarchie, au non respect de la réglementation et parfois à des dépassements favorisés par un certain laxisme proche de la complicité de certains acteurs concernés.
On se souvient que le wali d’Oran, au cours de ses tournées à travers les communes, avait lui-même découvert et dénoncé certains chantiers de construction qui ne respectaient aucune normes élémentaires, ni sur le plan technique ni sur le plan administratif.
L’amateurisme et la nonchalance dans l’installation de certains chantiers de construction immobilière, avec le non-affichage du projet, l’empiétement sur le trottoir et la chaussée, l’amoncellement des débris et des déchets de chantier, et parfois même les erreurs et les inepties dans les connections des canalisations au réseau principal de collecte des eaux usées ont souvent suscité la colère sans limites du premier responsable local qui tente comme il peut d’assainir l’état des lieux.
En décidant de mettre en place au niveau de son cabinet une commission spéciale chargée de contrôler toutes les opérations de promotion immobilière au niveau de la wilaya, le chef de l’exécutif semble bien persuadé que le délabrement de la situation en ce domaine implique non seulement des opérateurs privés mais également des énergumènes installés abusivement dans les rouages de l’administration et qui semblent incapables d’assumer leur rôle et leur mission de contrôle et de prévention. Et à l’incompétence s’ajoutent parfois malheureusement la convoitise et l’appât du gain facile.
Sinon comment expliquer que de présumés promoteurs immobiliers puissent obtenir des guichets de l’administration locale des permis de construire, des autorisations d’extension en hauteur ou de modification de leurs projets qui ne respectent en rien les outils d’urbanisation tels que les plans d’occupation des sols.
Bien plus grave que les règles de sécurité dans l’implantation et la clôture du chantier qui sont souvent ignorées, c’est parfois même des dérives et des dépassements qui sont signalés en matière de normes architecturales et urbaines, totalement ignorées au profit de la régression et de la médiocrité.
Dans le récent rapport des membres de la commission à l’issue de leur tournée, plusieurs cas de transgression à la loi sont cités, notamment en matière d’occupation des espaces piétons, trottoirs, allées et même une partie de la chaussée. Des espaces entourés par des clôtures de grillage métalliques avec des dépôts anarchiques de matériaux de construction de sorte que tout déplacement d’un piéton sur les lieux devient risqué et dangereux.
La même commission signale encore l’installation dangereuse, sans études, sans cahier de charges et sans autorisation de grandes grues de chantier au milieu d’une zone urbaine à forte densité de population.
Autant d’anomalies et de dérives qui sèment le doute et le pessimisme sur la gestion des affaires locales livrées depuis des lustres à des formes de laxisme et de tâtonnements devenues presque irréductibles. Ainsi va Oran.
Par S.Benali