«La gestion chaotique» du patrimoine communal…
En avril 2022, il y a deux ans presque jour pour jour, le wali d’Oran alors en visite dans la daïra d’Aïn El Turck. avait sévèrement sermonné et exigé des gestionnaires locaux la multiplication des efforts afin d’accélérer les opérations d’aménagement, d’entretien, d’embellissement du cadre urbain, de réhabilitation des espaces verts et de maintenance générale en matière d’éclairage public, d’hygiène et de nettoiement.
En découvrant le petit théâtre de plein air d’Aïn El Turck squatté depuis des années par des familles en attente de logement, le premier responsable local a ordonné l’évacuation immédiate des lieux et la restauration de l’infrastructure culturelle, dégradée et délabrée, transformée au fil du temps en une sorte de hideux bidonville au milieu du tissu urbain.
On se souvient que des «familles sinistrées» occupant des constructions illicites ciblées par une opération de démolition dans la localité La Madrague avaient été recensées «provisoirement» dans les locaux de cet espace culturel appartenant à l’APC, avec de fermes promesses de relogement. Mais tandis que certains occupants bénéficient de temps à autres d’un logement social, de nouveaux squatteurs venaient les remplacer sur le site dans le but de bénéficier d’un logement de recasement.
Un recasement qui se fait attendre des années durant, dans l’indifférence complice de certains anciens élus locaux pointés du doigt par l’opinion locale pour leurs pratiques malsaines dans la gestion des biens communaux.
Après les instructions du wali en poste datant de près de deux ans, ce n’est que la semaine dernière que l’on a appris le lancement imminent d’une opération de relogement des familles occupant ce théâtre de plein air. Un théâtre qui a abrité vers la fin des années 1980 le Festival de la chanson oranaise et qui connaissait alors une belle réputation grâce aux artistes et chanteurs de renom qui défilaient jadis sur cette scène. Une structure culturelle qui était incontournable pour l’animation des soirées durant les saisons estivales et les mois sacrés de Ramadhan.
Pour bon nombre d’Oranais, ce théâtre de verdure squatté, abandonné et livré au vandalisme et à la dégradation avancée reflète on ne peut mieux «la gestion chaotique» organisée dans l’impunité par certains acteurs-prédateurs installés par l’ancien régime dans les postes de gestion municipale.
Aujourd’hui, des responsables municipaux affirment que des actions sont engagées visant à la récupération des biens communaux devant retrouver leur vocation première, sociale, culturelle ou sportive. Vivement le changement vers la rigueur et l’efficacité dans la gestion des affaires locales.
Par S.Benali