Augmentation de la production halieutique : vers la prospection et l’exploitation de nouvelles zones en haute mer
Une série de mesures sont prévues par le ministère de la Pêche et des Productions halieutiques pour porter à la hausse la production nationale dans ce secteur.
C’est ce qu’a affirmé hier le secrétaire général de ce département ministériel, Farid Harouadi, lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. Il a annoncé dans ce cadre le recours à la prospection et à l’exploitation de nouvelles zones en haute mer en introduisant des navires adaptés et équipés pour la grande pêche. Il a évoqué dans ce sillage les instructions du président de la République Abdelmadjid Tebboune pour importer des navires de pêche pour explorer davantage de zones au niveau des côtes algériennes pour augmenter la production halieutique. Le même responsable a indiqué que le chef de l’État a donné des instructions pour « importer des navires de plus de 40 mètres capables de naviguer de 15 à 30 jours au large des côtes algériennes. Ce qui nous permettra d’augmenter la production nationale de 50% à l’horizon 2026 ».
Par ailleurs, M. Harouadi a fait savoir que le ministère de la Pêche et des Productions halieutiques envisage également de renforcer la production aquacole marine pour répondre à la demande nationale croissante, précisant que le potentiel national est de 120 000 tonnes. « Actuellement, la production aquacole marine est estimée à moins de 7 000 tonnes, alors que le potentiel est de 120 000 tonnes», a-t-il précisé. Le secrétaire général de la tutelle a indiqué que 187 projets aquacoles sont enregistrés et 70 autres projets sont en cours de réalisation. Il a affirmé que grâce à ces projets, la production sera portée à 10 000 tonnes d’ici la fin de l’année en cours et à 100 000 tonnes d’ici 2030.
S’agissant du volet lié aux prix du poisson, M. Harouadi évoque plusieurs facteurs derrière la hausse des prix dont la stagnation de la production halieutique nationale depuis plus de 30 ans, alors que la demande n’a cessé d’augmenter. «La production halieutique nationale est figée depuis les années 90, avoisinant les 100 000 tonnes par an, selon une étude menée, en 2023, par un comité d’experts », a-t-il déclaré. Le même responsable a précisé dans ce sillage qu’en dépit du doublement du nombre de navires de pêche en vingt ans, passant de 2 550 en 2000 à 6 200 en 2020, la production n’a pas connu d’augmentation significative. Il a estimé que cette « contradiction déconcertante s’explique par le fait que l’activité de pêche en Algérie s’est limitée aux seules zones côtières, où la biomasse «pêchable» est estimée à 187 000 tonnes, tandis que les professionnels ne sont pas équipés pour exploiter les zones en haute mer, qui regorgent de poissons ».
Mohand S