EDITO

Débandade et ambitions des ratés

La Ve République a pâle mine. La débandade s’est érigée en maître dans un gouvernement où le premier ministre ne semble avoir aucune autorité sur ses ministres, qui s’occupent de tout, mais au fond de rien. Des membres d’un gouvernement qui se critiquent à longueur de sorties médiatiques et qui ne se soucient chacun que de sa petite carrière et ses petites ambitions.
La débandade est allée tellement loin que le président Macron a cru utile d’y remettre de l’ordre sans que cela ne change rien au fait, tellement le fruit est pourri. Mais il a eu au moins la lucidité de reconnaître que rien ne va plus, affirmant que «Si on se met à avoir des ministres qui s’occupent de tout, ça ne s’appelle plus un gouvernement !». Mais dans le chaos général même l’autorité du président est remise en question et les plus ambitieux ne lui accordent plus d’importance, ne se souciant que de leur seule ambition politique. Une débandade totale qui sonne le glas d’un pays qui se prend pour plus puissant qu’il ne l’est en réalité.
Un chaos incarné en premier par le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, qui pour cacher son incompétence fait dans la communication à outrance et se place en chef de file des racistes français, imputant tous les maux de la France à l’immigration et aux immigrés pour séduire l’électorat de Marine le Pen et du Rassemblement national. Un ambitieux qui pense aussi pouvoir engager un bras de fer avec l’Algérie qui le voit se débattre comme un forcené dans ses contradictions et ses sorties qui chaque jour rabaisse encore plus la fonction ministérielle.
Un amateurisme qu’il croit pouvoir dissimuler en allant à chaque fois sur les plateaux de télévision et en particulier à Cnews, la très raciste et islamophobe chaîne de Vincent Bolloré. Un remake qui rappelle la fausse ascension d’un autre enragé, Eric Zemmour, que les instituts de sondage pro-sphère néo fachiste présentait comme un sérieux candidat à l’Elysée, avant que l’on ne découvre la coquille vide qu’il était et se fait gifler lors du scrutin de 2017, avec un minable score. Pourtant Cnews, Europe1 et tout l’empire médiatique Bolloré s’étaient mobilisés pour en faire un présidentiable. Mais minable et insignifiant, il s’est avéré être un toquard de plus, que même les plus dépensières campagnes médiatiques ne pouvaient rien faire pour lui.
Retailleau est un autre cheval perdant, qui pense réussir là où Zemmour a perdu, en suivant le même chemin fait de racisme, de xénophobie et d’islamophobie. Les sorts du premier comme du deuxième finiront dans les poubelles de l’histoire, car n’est pas homme d’Etat qui veut. L’incompétence est un mal incurable, et ce n’est pas la fanfaronnade médiatique qui y changera quelque chose.

Par Abdelmadjid Blidi

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