EDITO

Un Occident sous emprise

Le monde, ou plutôt plusieurs pays au monde, sont gouvernés par une nouvelle race de leaders. Leur dénominateur commun est qu’ils sont de droite et précisément de l’extrême droite. Un qualificatif que tous ces leaders refusent, préférant parler d’une droite nationaliste, histoire de s’éloigner de l’extrême droite d’avant et pendant la deuxième guerre mondiale qu’incarnaient en premier lieu Adolf Hitler en Allemagne et Benito Mussolini en Italie.
De manière exhaustive on peut citer en Europe plusieurs pays où l’extrême droite est déjà au pouvoir. En Italie, le parti Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni est à la tête du gouvernement depuis octobre 2022. En Hongrie, le Fidesz de Viktor Orbán gouverne le pays depuis 15 ans déjà. En Belgique, un parti nationaliste flamand le N-VA, est à la tête du gouvernement depuis février 2025. Il en est ainsi aux Pays Bas, en Finlande. Dans d’autres pays, l’extrême droite est aux portes du pouvoir comme en France avec le Rassemblement national de Marine le Pen, ou a fait des percées spectaculaires dans les parlements comme en Allemagne avec l’AFD, ou en Espagne avec le parti Vox, ou encore Reform UK de Nigel Farage en Grande Bretagne.
Des partis et gouvernements qui refusent leur classement dans la case de l’extrême droite, mais qui ont plusieurs points en commun, dont notamment leur haine de l’étranger, leur racisme assumé et leur combat acharné contre l’immigration accusée de tous les maux. De Marine le Pen en France à Nigel Farage en Grande Bretagne, c’est la même rhétorique et le même cheminement politique.
Et tout ce beau monde est admiratif de ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique. La puissance que dégage le président américain, Donald Trump, qui partage pratiquement la même ligne et les mêmes visions que ces mouvements nationalistes, leur donne cette force et cet élan qui les enhardi à mettre sur la table beaucoup de sujets, autrefois jugés inacceptables et combattu farouchement dans toutes les sociétés occidentales.
Trump a mis en place un système de gouvernance qui casse tous les codes observés jusque là. Et même s’il n’enfreint pas franchement la Constitution, il sait habilement la contourner. Trump n’hésite pas à ignorer et même à attaquer les institutions pour parler directement avec le peuple à travers notamment les réseaux sociaux. Il déstructure les contre-pouvoirs, s’en prend frontalement à la justice et aux médias. Tout cela se fait au nom du peuple sous prétexte de s’attaquer à l’establishment. Le président américain n’hésite pas aussi à mettre en scène les opérations de refoulement des immigrés, comme aussi l’utilisation de l’armée pour rétablir l’ordre. Un populisme exploité jusqu’au bout et une remise en question de la séparation des pouvoirs qui plaît grandement aux autres mouvements de l’extrême droite en Europe et ailleurs. Le trumpisme ne s’exporte pas, certes, mais il inspire les le Pen et consorts jusqu’à la fascination. L’Occident est clairement sous l’emprise de la nouvelle vague de l’extrême droite.

Par Abdelmadjid Blidi

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