Evênement

Comme dans la vie d’avant

La situation épidémiologique peut-elle sortir de tout contrôle ? C’est la crainte qui semble s’emparer de certains spécialistes qui n’en reviennent toujours pas du total relâchement observé ces dernières semaines par la population. Il faut dire que les Algériens vivent comme si le virus de la covid-19 n’existait pas ou n’existait plus. Là où vous allez, là où vous vous trouvez, les gens se sont totalement et définitivement débarrassés de tout ce qui est protocole sanitaire et de tout geste barrière.
Désormais c’en est fini du port de masque, de la distanciation physique et du réflexe du lavage des mains. « El moute la wahda » (il y a une seule mort) vous crient tous ceux que vous avez l’imprudence d’interpeller sur le sujet, que ce soit en taxi, en bus, en tram, à la mosquée, au marché ou ailleurs. Pour beaucoup, même « dawla » a tout ouvert, et toutes les wilayas, à l’exception de 9 seulement, ont retrouvé la liberté et la vie d’antan. Pour beaucoup donc, la pandémie fait désormais partie du passé.
Pourtant les choses ne sont pas aussi légères que cela, et la situation est loin d’être aussi idyllique que veulent bien le croire certains. Les derniers chiffres et l’augmentation lente, mais sures des cas de contamination n’annoncent rien de bon. Il faut dire que cela est dans la logique même de ce virus, qui reste à ce jour imprévisible et difficile à maîtriser. Il peut passer d’une accalmie certaine à une autre vague meurtrière comme c’est le cas aujourd’hui en Europe ou au Brésil.
Seules deux moyens sont scientifiquement efficaces pour dompter ce maudit virus. Le respect total et scrupuleux des gestes barrières et la vaccination. Malheureusement les deux sont aujourd’hui absents en Algérie. Les gestes barrières à commencer par le port du masque ont tendance à disparaître du quotidien des Algériens, et la campagne de vaccination n’est qu’à ses premiers balbutiements et n’arrive toujours pas à décoller.
Depuis janvier dernier, début officielle de cette campagne, les doses de vaccins n’arrivent qu’au compte goutte au pays. Une situation pénalisante quand on sait l’urgence qu’il y a à faire face au virus avant de voir les variants prendre le dessus et voir s’éloigner cette période propice où les cas de contamination sont encore en dessous du seuil critique. Les pouvoirs publics ont promis une accélération certaine de la vaccination au mois de mai et un arrivage plus conséquent de vaccins en ce mois d’avril. Un espoir que caressent des milliers d’Algériens toujours en attente de recevoir leur première dose de vaccin.
Par Abdelmadjid Blidi

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