EDITO

L’Algérie, une force de stabilisation

Le dossier malien est complexe. C’est peu de le dire. La dernière attaque terroriste qui a coûté la vie à 15 soldats maliens témoigne de la complexité d’une situation où l’on ne voit pas le bout du tunnel. L’impression générale qui se dégage, c’est que l’on n’avance pas du tout dans ce dossier. Au moment où l’on pensait la situation sous contrôle, un groupe terroriste vient remettre certaines pendules à l’heure de violence. Ainsi, les sorties récurrentes des groupes terroristes illustrent assez bien les tensions perceptibles dans ce dossier qui, faut-il le souligner, intéresse beaucoup de monde. Il reste que cette impression de chaos permanent est à nuancer. En effet, n’était-ce la gestion intelligente de l’Algérie, on n’en serait pas à parler de négociation, de sauvegarde de l’unité du Mali, mais bien de faire une comptabilité macabre, avec en prime, une nouvelle migration des djihadiste dans le Sahel.
Cela dit, reconnaître le grand travail accompli par la diplomatie algérienne ne signifie pas que le dossier est clos, bien au contraire. Les sorties médiatiques régulières des factions va-t-en guerre ne sont en fait qu’une étape d’un vaste plan de déstabilisation du Sahel. Les cercles intéressés par une fragmentation de l’Afrique du nord et l’Afrique sub-saharienne n’ont certainement pas dit leur dernier mot. Même s’ils ont perdu quelques batailles, ils demeurent tout de même encore puissants et disposent de gros moyens humains et matériels.
Et ces moyens-là ne se résument pas seulement à des groupes terroristes actifs au nord du Mali. Les va-t-en-guerre ont leurs hommes ou disons-le franchement, leurs sbires, dans les travers du système politique et la presse de ce pays, dans certaines milices libyennes et également dans certains occidentaux qui poussent à l’affrontement. Toute cette force de frappe donne l’impression de vouloir agir de concert. Il y a comme un timing qui rend la stratégie de déstabilisation de plus en plus pernicieuse. Et pour cause, on commence à susurrer dans certains médias français que la question malienne a des germes de contagion et pourrait «mobiliser» en dehors des frontières.
Ainsi, à l’action algérienne dans le dossier malien, une réaction s’organise. Elle est le fait de groupes armés et de médias. A l’heure où l’Algérie se redéploie dans toute sa zone d’influence et avec l’accord des gouvernements, en y lançant des actions concrètes de développement, la résurgence de la violence terroriste au Mali et le cul-de-sac en Libye sont autant d’actions destiné à empêcher l’Algérie de stabiliser la région.
Par Nabil.G

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