Qui peut soigner les plaies et redorer l’image de la Cité?
La semaine dernière, un grand ovoïde de drainage des eaux pluviales a été complètement obstrué par des débris de chantier et des déchets solides abandonnés semble-t-il par des entreprises de construction opérant sur la zone urbaine à Oran-Est non loin du Palais d’Oran. Avec la grève des collecteurs d’ordures ménagères, les tas de détritus abandonnés ont fini par boucher des conduites d’écoulement des eaux usées, provoquant ainsi une remontée des eaux et leur déversement à la mer. Cette grave atteinte à l’environnement et à l’hygiène et la santé publique a ainsi été dénoncée au détour d’une visite sur site effectuée par des membres de la commission de l’environnement de l’APC d’Oran, accompagnés par les services de la SEOR et ceux de la protection de la santé des consommateurs. Des sources concernées indiquent que des branchements illicites aux réseaux des eaux pluviales ont été réalisés par certains promoteurs, entraînant une défaillance du réseau d’évacuation des eaux pluviales. L’instruction du réseau d’assainissement par les débris et déchets ménagers divers ne pouvait que provoquer le débordement des eaux usées et leur ruissellement vers la mer.
La catastrophe a été évitée de justesse après l’intervention des services techniques concernés l’APC et de la SEOR qui ont déployé les moyens pour l’enlèvement de tonnes de déblais et de déchets solides afin de permettre l’écoulement normal des eaux dans les différents réseaux. Mais selon des observateurs avisés, ce grave épisode d’atteinte à l’environnement et à la santé des habitants, ne serait qu’un «fait divers» parmi tant d’autres, illustrant s’il le fallait le déplorable état des lieux de la cité en matière d’hygiène, de nettoiement et de respect des normes de maintenance de la voirie et du cadre urbain. On sait à quel point la grève des éboueurs privés à transformé le centre ville en grand dépotoir à ciel ouvert, sans pour autant provoquer de réactions fortes et notoires de la part des sphères associatives concernées. On sait, depuis longtemps, que les eaux usées se déversant à la mer le long de la frange marine demeurent encore un fléau non résolu de manière radicale et définitive.
Les Oranais avisés connaissent le parcours et le contenu de cet ancien grand projet d’ovoïde d’assainissement et d’écoulement des eaux usées de la partie est de la ville vers la grande station d’épuration. Il se trouve, encore une fois, que trop d’imperfections et de malfaçons ont été enregistrées dans l’étude et la conception de ce grand projet d’assainissement. Sans compter bien d’autres registres, comme celui de la collecte et de l’incinération des déchets hospitaliers et des produits à risque qui ne cessent de refaire surface tous les cinq ou six ans. Oran aujourd’hui est une ville sale. La plus sale du territoire et peut-être même la plus sale des grandes villes du bassin méditerranéens. Qui s’en soucie vraiment et qui est en mesure de soigner ses plaies et redorer son image de façon crédible et durable ?
Par S.Benali