EDITO

Une guerre sans fin

Alors que tous les regards sont tournés, depuis plusieurs semaines, vers les frontières russo-ukrainiennes, avec les tensions qui ne cessent de monter entre Washington et Moscou, et les bruits de bottes de plus en plus insistants dans cette partie de l’Europe, avec des renforts militaires chaque jour plus inquiétants des deux côtés, voilà que l’information internationale capitale nous vient de l’oubliée Syrie.
Alors que personne ne s’y attendait, les Américains ont annoncé ce jeudi avoir mené une opération, dans une région du nord-ouest de la Syrie, qui a conduit à l’élimination de l’émir de Daech Abu Ibrahim al-Hashimi al-Qurayshi. L’homme avait succédé à Abu Bakar Al Baghdadi, abattu en 2019, après avoir fait de ce groupe une force sanguinaire qui a pu prendre possession de grandes parties des territoires syrien et irakien où il avait fondé son fameux émirat avec la ville irakienne de Mossoul comme capitale.
Il faut dire que depuis cette date et l’élimination d’el Baghdadi, Daech s’est fait plus discrète, jusqu’à ces derniers jours où l’organisation extrémiste a mené un assaut contre une prison au nord-est de la Syrie qui a fait 373 morts, dans les rangs de l’EI et des forces kurdes. Mais on est bien loin de ces démonstration de force de cette organisation dans les années 2014 à 2018 où elle avait fait trembler le monde entier.
Aujourd’hui, Daech est fragmentée en plusieurs cellules disséminées notamment en Irak, en Syrie, au Yémen ou en Afghanistan et au Pakistan où elle mène encore des coups d’éclats et fait des victimes.
Le président américain qui avait annoncé jeudi l’élimination du chef de l’État islamique Abu Ibrahim al-Hashimi al-Qurashi, a retrouvé un peu de crédibilité, après la sortie très critiquée et qualifiée même de débandade des forces américaines de l’Afghanistan. Il endosse un peu, aux yeux des Américains et des Occidentaux, les habits du chef de guerre de cette Amérique qui ne s’est pas totalement remise des attentats de New-York, malgré l’élimination d’al Hachimi ce jeudi, d’el Baghdadi et d’Oussama ben Laden avant.
Mais au delà de cette opération, la guerre contre le terrorisme est bien loin d’être finie. Des régions comme le Moyen-Orient, l’Extrême Orient ou le Sahel en particulier vivent toujours sous la menace permanente de plusieurs organisations extrémistes qui contrôlent d’importants territoires et jouissent encore d’une force de frappe grandement déstabilisatrice.
Par Abdelmadjid Blidi

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