A quoi sert une APC ?
En matière de réalisation de projets d’utilité publique visant à améliorer le cadre de vie collectif des citoyens, aucun indice d’efficacité et d’engagement crédible n’est perceptible de la part des APC de la wilaya d’Oran. Ce constat, partagé depuis longtemps par une majorité de citoyens oranais, a été confirmé et dénoncé la semaine dernière par le premier responsable local, qui a pointé du doigt le très faible taux de consommation des crédits alloués aux communes pour le financement des différents projets locaux de développement de l’exercice 2023 en cours.
« Au moment où l’État affecte des montants colossaux, personne n’a dépensé un seul centime et certains maires se plaignent de déficit budgétaire… c’est scandaleux et dramatique », a affirmé le wali qui n’a pas caché sa colère et sa désolation en s’adressant aux maires de la wilaya d’Oran. Et plus grave encore, le wali en poste a fait référence à « l’infiltration de cercles mafieux » dans les procédures et décisions d’octroi de marchés publics.
Ces lacunes et défaillances signalées et dénoncées par le wali dans la prise en charge par les APC des différents projets liés aux attentes et aux préoccupations du citoyen peuvent évidemment avoir un impact négatif sur la crédibilité et la confiance accordée par la population aux « gouvernants » au sens large du terme. Ce qui ne pouvait qu’accentuer la colère du premier responsable local apparemment décidé à prendre les mesures les plus sévères qui s’imposent, allant jusqu’à évoquer la dissolution des APC défaillantes.
Pourquoi pas, applaudissent les mauvaises langues locales depuis longtemps choquées et dépitées par la médiocrité et le déficit de sérieux et de compétence dans la gestion de tous les secteurs d’activités des communes concernées. On sait que bon nombre de communes de la wilaya restent focalisées, voire embourbées, dans le tourbillon des conflits de clans et des luttes d’intérêt pour la conquête d’avantages et de privilèges liés à l’occupation d’un poste donné. Beaucoup d’Oranais, sur les réseaux sociaux, pointent du doigt le parcours de certains élus en charge d’une mission municipale importante mais qu’ils ne peuvent ni maîtriser ni assumer. Le « militantisme partisan » ne peut suffire à lui seul à devenir un gestionnaire-expert en urbanisme, en environnement ou en organisation du territoire.
Selon le wali, tandis que le montant global des projets inscrits aux Plans Communaux de Développement attribués aux communes est de 1,4 milliard de DA, les APC concernées devant accompagner ces efforts de l’État n’ont pas à ce jour été capables d’élaborer et de déposer les différentes fiches techniques nécessaires à l’inscription et au lancement des projets. Alors, pourrait-on dire avec le wali, à quoi sert une APC?
Par S.Benali