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Algérie-France : le dégel en débat
L’agenda algéro-français est en passe d’être réactivé, avec dans les prochains jours, la remise au président français du rapport mémoriel établi par l’historien Benjamain Stora. De son côté, Abdelmadjid Chikhi balise le terrain pour un débat serein et scientifique entre les deux pays, loin des apesanteurs politiciens. On peut donc affirmer, sans trop de risque de se tromper que l’Algérie et la France ont ouvert une nouvelle page de leur histoire commune. Il faut reconnaître au passage que les présidents algérien et français ont eu les mots qu’il faut pour entamer «une nouvelle ère» dans les relations entre leurs deux pays. Beaucoup d’Algériens ont suivi le discours du président français sur la question de la mémoire et ont saisi la disponibilité d’Emmanuel Macron à aller le plus loin possible dans la condamnation du système colonial. Ces mêmes Algériens qui savent aussi la complexité du dossier de la colonisation et la puissance des lobbies coloniaux à Paris, apprécient à sa juste valeur le courage du hôte de l’Elysée et prennent acte de la volonté de se projeter dans un avenir commun où les deux pays, les deux peuples, traiteront d’égal à égal.
La grande majorité des Français comme des Algériens aspirent certainement à un rapprochement effectif entre les deux pays. La raison est très simple. Pareille perspective ouvre la voie à un futur meilleur pour les jeunes des deux côtés de la Méditerranée. La croissance économique, source du bien être de toute société, est l’un des principaux objectifs du partenariat algéro-français. Ce partenariat ne profitera sans doute pas qu’aux français ou aux Algériens, mais pourrait même constituer la base de départ pour le développement de tout le bassin méditerranéen, et même en Afrique à travers la zone africaine de libre échange.
La prospérité est donc le maître-mot de l’avenir algéro-français. En principe, cela ne pourrait être combattu par aucun citoyen digne de ce nom. Cependant, on aura constaté à Paris comme à Alger des critiques acerbes, avec la volonté clairement exprimée d’enlever toute charge historique au rapprochement initié par Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron.
En France, le lobby colonial tourne à plein régime pour casser la nouvelle dynamique. Il accuse le président français de céder aux pressions d’Alger et de déshonorer la France. A partir d’Alger, les mauvais perdants ont tenté de réduire les acquis de l’Algérie à leur plus simple expression. Bref, les minorités malveillantes d’ici et de là-bas qui, soit dit en passant, trouvent leur compte dans le malentendu entre Alger et Paris, tentent et tenteront, à la sortie du rapport mémoriel établi par M.Stora de casser la dynamique pour maintenir le trouble.
Par Nabil.G