Bidonvilles: Des pratiques contraires à la loi
Sur les 320 recours déposés auprès de la daïra par les familles exclues du récent relogement des occupants du bidonville Es Sebkha, 45 recours ont été jugés fondés par la commission et les familles concernées bénéficieront donc d’un logement. Les 275 autres demandes de recours, jugées non fondées, seront, en principe, définitivement rejetées. Dans leur communiqué, les services de la daïra indiquent de manière lapidaire que ces 275 rejets s’expliquent «pour diverses raisons», sans préciser la nature et la cause du rejet. On peut certes supposer sans risque de se tromper, que ces familles seraient des «indus-occupants» de cet ancien bidonville «Es Sebkha» qui, rappelons le, a déjà connu dans le passé une première opération partielle de relogement d’une quarantaine d’occupants venus s’y installer à la fin des années 80. Avec le temps, et le laxisme ambiant dans la sphère de gestion municipale, le douar Es- sebkha comme on l’appelait, à défaut d’être rasé et éradiqué, n’a pas cessé de s’étendre accueillant au fil des ans de nouvelles familles venues de wilayas limitrophes ou lointaines, en quête d’emploi et de logement. Personne n’ignore que la problématique du bidonville démoli qui renaît de ses débris au même endroit relève de l’incapacité des pouvoirs publics et des APC à occuper immédiatement l’assiette foncière récupérée par un aménagement du terrain et une installation de structures légères, avec clôture et gardiennage permettant de signifier aux éventuels squatteurs que le site n’est plus un terrain vague mais un site réservé pour une prochaines réalisation, reboisement ou affectation quelconque jugée utile au développement de la collectivité locale. Mais c’est déjà là un autre débat. Le parcours du bidonville d’Es-sebkha rappelle à s’y méprendre celui de l’ancien douar Chéklaoua, à l’entrée sud de la ville d’Oran, qui, avait on s’en souvient battu le record du nombre de démolition et de relogements des occupants. Entre 1971 et le début des années 2000, le bidonville Cheklaoua a connu pas moins de six opérations de présumée démolition «présidées» par des ministres et des walis successifs sous le règne de l’ancien système de gouvernance ancré dans la prédation et la démagogie débordante. Aujourd’hui, fort heureusement, les choses ont changé en matière d’actions et d’engagements des décideurs à assainir le cadre urbain. Mais encore faut-il renforcer la présence de l’Etat et de la force publique pour éradiquer certaines pratiques et comportements contraires à la loi.
Par S.Benali