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Cancer de la prostate : des spécialistes soulignent le rôle du dépistage

Le cancer de la prostate est fréquent chez les hommes de plus de 50 ans. Comment savoir si on est atteint de cette maladie ? «Le dépistage peut être fait par un toucher rectal suivi d’une analyse de sang par la mesure du PSA (prostate specific antigen en anglais), une protéine produite par la prostate que l’on détecte dans le sang.

Lorsque les différents examens renforcent la suspicion de cancer, l’urologue propose de réaliser une biopsie prostatique pour confirmer ou infirmer définitivement le cancer», explique la Pr Kehili, maître assistante et spécialiste en oncologie médicale à l’EHU d’Oran. Pour une meilleure prévention du cancer de la prostate, est-il recommandé de faire un dépistage de masse par le PSA ? «Il n’est pas recommandé de faire un dépistage organisé, c’est-à-dire un dépistage de masse comme c’est le cas, par exemple, pour le cancer du sein. En Algérie, il est recommandé de faire un dépistage dit «individuel», selon le cas du patient», répond la Pr Kehili. Cette spécialiste précise que «selon les derniers chiffres disponibles sur le plan épidémiologique, l’EHU d’Oran a enregistré 120 cancers de la prostate en 2020.» Pour les médecins, l’utilisation de l’antigène spécifique de la prostate (PSA) est marquée par une faible spécificité et une détection cliniquement non significative. Une étude récente suggère une diminution de 20% de la mortalité spécifique par le dépistage, avec un haut risque de surdiagnostic. Cette diminution de mortalité d’un cancer fréquent dans une population vieillissante n’est pas négligeable, mais l’augmentation de traitement suite au dépistage comporte également de potentiels effets secondaires urinaires, sexuels et digestifs. En raison d’un compromis entre un diagnostic précoce et le risque de détection de maladie sans signification clinique, le dépistage par le PSA n’est pas recommandé comme dépistage de masse et doit être proposé individuellement avec une discussion précise concernant ces implications.
Selon les spécialistes, «seuls 20 % des biopsies de la prostate confirment le diagnostic de cancer. Ce faible taux peut être amélioré par l’emploi de nouveaux outils, tels que les marqueurs sanguins (p2-PSA) ou urinaires (PCA3), ou encore grâce à l’imagerie échographique tridimensionnelle computérisée et l’IRM». «Le résultat du dépistage doit être géré avec nuance, puisqu’environ un tiers des cancers détectés sont peu agressifs cliniquement. Ainsi, une proportion significative d’entre eux peut être incluse dans un protocole de surveillance active», soulignent les spécialistes. «Les cancers de la prostate représentent 14% des cancers recensés en Algérie, indique la Pr Kehili. «Il faut manier avec prudence le dosage des PSA», prévient de son côté, le Professeur Chelaf. Plusieurs facteurs peuvent conduire à une augmentation de PSA comme l’âge, une infection, un adénome bénin ou un cancer de la prostate par exemple. Quand les biopsies font apparaître un cancer, un bilan basé sur des examens d’imagerie est nécessaire pour vérifier si le cancer s’est développé et étendu à d’autres organes. Parmi ces examens figure l’imagerie par résonance magnétique (IRM). D’autres examens permettent de vérifier s’il y a des métastases osseuses. «Le dépistage est recommandé à partir de 54 ans ou même à 40 ans, s’il y a un facteur de risque, comme des prédispositions ou les antécédents familiaux, c’est-à-dire la présence de cancers de la prostate au sein de sa famille (le père, le frère, etc….)», poursuit la Pr Kehili.
Imad T

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