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Cancer : le dépistage précoce en ligne de mire

L’Etablissement hospitalier universitaire d’Oran (EHU) a organisé mercredi dernier la première journée de sensibilisation et d’information sur les cancers destinée au grand public.

Cet événement a permis à des citoyens de bénéficier d’un dépistage sur place et des entretiens psychologiques ainsi que des consultations médicales autour des cancers les plus fréquents comme ceux du colorectum, des poumons, de la thyroïde ainsi que le mélanome . Cette journée entre dans le cadre de la prévention et vient quelques semaines après l’installation des membres de la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer. Le directeur général de cet établissement hospitalier Rabah Barr a tenu à rappeler les sommes faramineuses mobilisées par l’État pour la prise en charge de cette pathologie.

En marge de cette journée de sensibilisation, une unité de soins à domicile en hématologie a été inaugurée. Il s’agit d’une première au niveau national grâce à l’apport d’un laboratoire américain et une association locale pour la prise en charge d’une dizaine de malades quotidiennement dans la région d’Oran , selon le Pr Yafor Nabil chef de service.

Le dépistage précoce du cancer revêt une importance capitale dans la prévention et la gestion de la maladie. En identifiant les signes avant-coureurs à un stade préliminaire, les chances de traitement efficace augmentent considérablement. Le Pr Tarfani Djahida, cheffe de service de pneumologie et d’exploration, a rappelé que le tabagisme est la première cause du cancer bronchique. « Le cancer bronchique représente la première cause de mortalité dans le monde. C’est la première cause de mortalité. Le cancer du poumon, c’est le cancer le plus méchant. Le problème, c’est que les patients s’habituent à leurs symptômes. Ils ont des symptômes, mais ils s’habituent à ces symptômes. Généralement, c’est des fumeurs. 85% des cancéreux du poumon sont des fumeurs. Donc, le fumeur s’adapte, il s’habitue au lieu d’aller consulter le médecin, il se dit, puisque je fume, je tousse. Puisque je fume, je suis gêné. Ce qui est le contraire. Normalement, si on a le moindre symptôme, il faut aller consulter » , dira -t-elle. La cheffe de service de pneumologie a tenu à lancer un message: « Le message que je passe aux personnes qui fument, si vous avez des symptômes, le minimum de symptômes, un début de symptômes, allez-y, consultez des médecins. C’est vrai qu’avant, on voyait les cancers du poumon chez des sujets âgés, mais actuellement, on est en train de voir des cancéreux bronchiques à l’âge de 40 ans et 45 ans. La dernière fois, on a eu un malade qui était âgé de 40 ans, qui présentait un cancer bronchique, malheureusement avec métastase. C’était un grand fumeur. Il fumait 60 paquets par an. Donc, c’est un grand fumeur. Il faut arrêter de fumer, parce que la cigarette, elle est pourvoyeuse de cancer bronchique. Quel que soit le type de cigarette, il ne faut pas se dire que c’est juste la cigarette, le tabac à fumer. Même le narguilé, ce qu’on appelle la chicha. il sont responsables du cancer bronchique. Donc, il faut faire très attention » ajoute le Pr Tarfani Djahida.

Le dépistage précoce a une importance primordiale

Les spécialistes rencontrés sur place ont affirmés que le dépistage précoce du cancer représente une ligne de défense essentielle contre une maladie aux conséquences souvent dévastatrices et qu’il faut encourager les gens à participer activement aux programmes de dépistage, en soulignant l’importance des examens réguliers dans l’objectif d’aspirer à une société où le cancer est détecté à des stades précoces, améliorant ainsi les perspectives de guérison et la qualité de vie des patients.

La journée grand public a enregistré également la participation du service de la médecine de travail afin de rappeler qu’il existe des cancers en milieu professionnel. « Il s’agit des cancers qui se trouvent dans le milieu professionnel, il faut savoir qu’il y a des maladies en milieu professionnel qui sont indemnisées par la CNAS. C’est-à-dire quelqu’un qui va attraper une pathologie, une maladie, dans le milieu professionnel. Certains tableaux qui ont été reconnus par le législateur algérien indemnisent ces maladies. Parmi ces maladies, nous avons certains cancers qui ont été attrapés en milieu professionnel. Dans la législation algérienne, il y a 85 tableaux de maladies professionnelles indemnisables. Il y a 13 tableaux où on retrouve l’indemnisation de certains cancers. Le nombre de cancers qui sont indemnisés dans ces tableaux, il y a 12 cancers. Ça va du cancer du sang au cancer bronchopulmonaire primitif, au cancer des fausses nasales du nez. Certaines personnes qui travaillent dans certains milieux font qu’ils peuvent attraper ces pathologies », nous dira le Dr Bereksi Reguig Fatima Zohra maître assistante au service. Elle a également donné des exemples sur certains métiers. « Par exemple, quelqu’un qui travaille dans la menuiserie, à la longue, en fonction des moyens de prévention qui existent dans son milieu professionnel et des moyens professionnels qu’il utilise, peut attraper un cancer des fosses nasales. Quelqu’un qui travaille aussi comme manipulateur radio, à la longue, ill est exposé aux rayons ionisants, il peut attraper une leucémie, un cancer du sang. Pour les agents chimiques, il y a les produits que l’on trouve dans les produits de cosmétologie. Teintures, vernis, tout ça, qui peuvent entraîner un cancer. Les coiffeuses qui manipulent les teintures, peuvent être exposées à un risque élevé de cancer. Sur le milieu professionnel, mais aussi sur l’environnement. Parce que nous parlons aussi de la vie quotidienne. Nous avons fait le parallèle entre vie quotidienne et vie professionnelle. Dans la vie quotidienne, une alimentation malsaine peut être, à la langue, à l’origine de survenue d’un cancer. L’absence d’activités sportives, d’activités physiques, la consommation d’alcool, le tabagisme, l’exposition au soleil. Les rayonnements ultraviolets du soleil peuvent, à la longue, entraîner des cancers ». conclut la maître assistante. Notons que des citoyens interrogés sur place ont salué l’organisation de cette journée de sensibilisation au profit de la population oranaise.

Fethi Mohamed

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