Ces tâtonnements qui durent depuis des décennies…
Il y a quelques jours, la commune d’Es-Senia, à l’entrée sud de la ville d’Oran, a eu la curieuse idée d’organiser la première édition d’une manifestation baptisée «festival du cheval algérien». Le «salon du cheval» étant un événement réservé par la wilaya de Tiaret au niveau de sa célèbre jumenterie, il fallait semble-t-il bien trouver un nom pour cette nouvelle manifestation devant être inscrite au calendrier annuel des activités culturelles de l’APC.
La première édition de cette manifestation devant se dérouler durant deux jours a été marquée par des courses de sauts d’obstacles et des jeux de fantasia au centre équestre «Antar Ibn Cheddad» à Es-Sénia, ainsi que des exhibitions folkloriques, des chants et de la poésie bédouine, dans une ambiance de «baroud et de waada».
Pourquoi pas, pourrait-on dire, si ce n’est le fait que le label «festival du cheval» donné à cet événement est loin de refléter le contenu et les contours de cet événement sans aucun rapport ni aucun impact sur la promotion et la valorisation du cheval et des activités équestres. Il valait mieux parler de «Fête » plutôt que de «festival du cheval algérien» estimait un fonctionnaire à la retraite, présent à la cérémonie d’ouverture.
D’autant plus que l’organisation de concours équestres et de fantasia relèvent on le sait de la compétence de la fédération sportive nationale concernée. Les galas organisés à cette occasion au complexe sportif d’Es-Sénia sont peut-être utiles à la promotion du folklore et la chanson algérienne, mais ne concernent en rien un «Festival du Cheval» au sens où on le comprend partout ailleurs sous d’autres cieux.
Les techniques d’élevage du cheval arabe et du cheval barbe très célèbre en Algérie, les activités équestres modernes et traditionnelles, la promotion de l’artisanat lié au cheval, notamment les selles et l’harnachement, et bien d’autres domaines constituent les véritables volets d’un Salon ou d’un Festival dédié au cheval.
Mais selon des mauvaises langues locales, les élus d’Es-sénia devaient absolument trouver un artifice pour meubler leur calendrier annuel culturel et artistique… Et le centre équestre, situé sur le territoire communal d’Es-sénia, mais qui appartient au patrimoine immobilier de l’APC d’Oran, constituait un atout et un bon alibi à la création de ce «festival du cheval». Une «trouvaille» qui résonne en sublime improvisation digne de ces tâtonnements municipaux qui durent depuis des décennies…
Par S.Benali