Oran

Affaire de trafic des cartes grises:
Deux employées municipales impliquées

Les enquêtes de sécurité enclenchées par les éléments de la Brigade de recherches prés le commandement de la gendarmerie nationale à Oran ont levé le voile sur un réseau spécialisé dans le trafic des documents administratifs hautement sensibles, des cartes grises falsifiées délivrées pour «régulariser la situation administrative des véhicules volés ». Il s’agit essentiellement de 7 véhicules touristiques récupérés circulant avec des documents incohérents avec les données desdites voitures.

Dans cette affaire deux employées du service des cartes grises de la délégation urbaine El Emir sont citées. Présentées devant le parquet près le tribunal de première instance d’Es senia, ces deux dernières ont été placées sous contrôle judiciaire en attendant l’évolution de cette affaire dont les recherches se poursuivent. Poussant leurs recherches, les services de la Gendarmerie nationale ont même opéré une descente auprès du service en question et passé au crible toutes les pièces administratives et les données informatisées, en plus de soumettre sous enquête les deux employées en question. En quête d’éléments palpables, les enquêteurs sont tombés sur des preuves qui peuvent servir de pièces pouvant compromettre les deux agents d’administration.

Les enquêteurs ont relevé de «larges et de récurrents contacts» téléphoniques entre le mis en cause et les deux employées municipales. Selon les premiers éléments de l’enquête, la principale employée accédait aisément au système informatisé étant donné qu’elle était détentrice du code lui permettant d’accéder à toutes les opérations liées à la délivrance des cartes grises. Poursuivant les investigations dirigées par le juge d’instruction, la deuxième suspecte, clamant son «innocence », a nié les faits qui lui sont reprochés , soulignant «avoir été manipulée par sa collègue lui demandant ses services en lui prêtant son téléphone pour passer des coups de fils» sous différents prétextes. L’enquête s’est élargie à une plus grande échelle s’étendant sur plusieurs wilayas comme Oran, Tiaret, Relizane et Sétif.

Cette affaire a été enclenchée tout récemment lorsqu’une voiture suspecte de marquée «Dacia Stepway », a été immobilisée dans un barrage de contrôle. Lors de la vérification des données, les gendarmes ont relevé plusieurs anomalies. Il s’agit essentiellement des incohérences relevées en vérifiant les numéros de série de ladite voiture. L’expertise qui a été opérée a fait état de «données ne correspondant pas avec le numéro de série du véhicule», d’où le lancement d’une enquête à grande échelle qui a abouti à des révélations fracassantes impliquant les deux employées municipale, en plus de la récupération de 7 voitures de différents types dont une Mercedes, une Renault Kango, et la saisie de deux motos, 13 plaques constructeurs, 5 supports en plastique contenant des numéros de série falsifiés, 3 plaques d’immatriculation falsifiées dans des wilayas limitrophes, récupération de 9 fichiers de base, saisie d’une carte d’identité falsifiée, des documents administratifs destinés pour la falsification des documents des véhicules, des téléphones portables, 5 cartes mémoires spéciales pour redémarrer les systèmes des voitures, des supports automatiques. Les mis en cause ont été déférés devant le juge d’instruction près le tribunal correctionnel d’Es Senia qui a ordonné leur placement en détention provisoire jusqu’à la fin de l’enquête. Les mis en cause sont poursuivis pour les chefs d’inculpations d’association de malfaiteurs, mise en circulation de voitures sous de faux papiers, falsification des documents administratifs, faux et sauge de faux.
Yacine Redjami

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