Examen de passage pour le gouvernement
Les députés de l’APN, visiblement pressés d’en découdre avec le Premier ministre, se sont massivement inscrits au débat sur la Déclaration de politique générale du gouvernement. Plus de trois cents parlementaires ont déjà réservé leur créneau et même rédigé leurs interventions. Dés demain donc, l’exécutif passera son examen de passage devant un jury composé de plusieurs centaines de parlementaires qui ne se sentent pas l’obligation d’applaudir, puisque le Premier ministre ne se revendique d’aucune formation politique représentée à l’APN. Il n’y a donc pas eu de réunions précédant la lecture de la Déclaration par Aïmen Benabderrahmane. Autant dire que le responsable de l’exécutif se lancera sans filet dans un exercice politique assez périlleux, compte tenu de la détermination de l’opposition de ne lui laisser aucune marge.
Mais le gouvernement présentera un bilan plutôt positif avec beaucoup de réalisations, que ce soit au plan socio-économique, politique et diplomatique. Sachant l’environnement régional et mondial, M.Benabderrahmane peut se targuer d’un bilan positif, en ce sens qu’en l’espace d’une année, l’Algérie a procédé à des hausses de salaires généralisé, institué l’allocation chômage, créer des dizaines de milliers d’emploi, lever les obstacles sur des centaines de projets et adopté un code des investissements actuellement salué par tous les opérateurs économique. Au plan diplomatique, le pays est en passe d’organiser un Sommet historique de la Ligue arabe, renouer des relations solides avec de nombreux partenaires et imposer la voix de l’Algérie comme celle de la paix dans le monde.
Il reste que ce bilan pour positif qu’il puisse être n’est pas réellement satisfaisant aux yeux de parlementaires de l’opposition et même de quelques députés qui ont voté toutes les lois proposées par l’exécutif. Toutes les zones d’ombre n’ont pas été éradiquées, les grands projets structurant, à l’image des centrales solaires, des mines de phosphates et de zinc, une bureaucratie encore présente dans l’administration économique et quelques autres incompréhensions, dont le Premier ministre devra trouver des réponses, le 6 octobre prochain.
Il faut dire qu’au-delà des débats entre les pouvoirs exécutif et législatif, les préoccupations des Algériens ne semblent apparemment pas politiques. Mais ce n’est pas par désintérêt. La société accorde l’importance qui lui sied au monde politique. Elle voudrait se tranquilliser quant à la bonne marche de nos institutions élues. Même ceux qui ont fait l’impasse sur les dernières élections législatives et locales suivent avec assiduité l’évolution de leur pays au plan du fonctionnement de tous ses appareils d’Etat. Cela pour dire que les joutes politiques qui auront pour théâtre les hémicycles de l’APN et du Conseil de la nation ne seront pas une perte de temps.
Par Nabil.G