Oran

Interdiction des terrasses de café:
La décision est-elle judicieuse ?

La décision des pouvoirs publics à Oran, d’interdire aux gérants des établissements publics, à l’instar des cafés et autres fast-foods, l’exploitation de la partie du trottoir longeant leurs commerces où sont disposés des tables et des sièges pour les consommateurs, serait-elle des plus judicieuses, notamment en cette période précise, marquée par la pandémie ?

Sans vouloir remettre en cause la sentence des autorités locales, la question taraude l’esprit de nombre de citoyens oranais qui s’interrogent tout de même sur l’efficience d’une telle mesure, jugée apparemment hâtive dans un contexte particulièrement délicat où il est vivement déconseillé l’agglutinement dans des endroits clos et restreints. Selon quelques interlocuteurs, il aurait été plus avisé d’avantager, dans la mesure du possible, ou du moins laisser le libre choix au consommateur, la consommation à l’extérieur des établissements publics pour atténuer au maximum, les contacts rapprochés à l’intérieur. D’autant plus, estiment, beaucoup d’entre les consommateurs interrogés, que la météo, n’est pas si hostile ces derniers temps avec des journées assez ensoleillées qui permettent de ce fait de s’attabler sur une terrasse de café.
La mesure d’interdiction, de l’avis de nos interlocuteurs, encourage une très large proximité dans les établissements publics, ce qui peut s’avérer être un facteur aggravant de propagation du virus et source de contamination, alors que parmi les gestes barrières les plus recommandés par les hautes autorités sanitaires du pays, outre le port du masque et le lavage des mains, c’est la distanciation.
Maintenant, si cette décision d’interdire l’exploitation des terrasses de cafés relève d’une question administrative, afférente au respect de la réglementation en vigueur, un autre traitement, plus rentable et mieux profitable et aux communes et aux consommateurs, aurait pu être apporté. Une imposition fiscale, assez modérée et étudiée, aurait plus d’avantages qu’une interdiction stérile. Les établissements publics garderaient leurs clientèles habituelles, les consommateurs jouiraient d’une certaine liberté de choix et la trésorerie communale se verrait enrichie de quelques recettes fiscales assez précieuses en ces temps de vaches maigres.
Il s’agit aussi de préserver les quelques rares postes d’emplois offerts par ces établissements publics, dont la santé financière n’est pas des plus reluisantes par les temps qui courent. Ceci dit, l’on comprend que les assemblées communales nouvellement élues, veulent remettre de l’ordre dans certains secteurs, notamment la voirie, marqués par l’anarchie et le squat, mais la meilleure voie, demeure selon certains observateurs de la scène locale, la formalisation de l’informel et l’imposition fiscale avant de se prononcer sur des solutions coercitives.
Karim Bennacef

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