La lutte contre l’anarchie et les pratiques illicites durant les saisons estivales
Tandis que les autorités locales entament déjà le lancement des préparatifs de la saison estivale, des acteurs inscrits au créneau des activités illicites le long des plages de la corniche commencent de leur côté à préparer leur matériel, tables, chaises et parasols, rangés dans des constructions et baraques de fortune érigées sur les terrains rocheux faisant face à la plage.
Une véritable « mafia des solariums » s’indigne notre confrère à Ouest Tribune qui souligne à juste titre l’ampleur de ce phénomène bien pénalisant pour la région côtière d’Ain El Türck. En moins d’une semaine, près d’une cinquantaine de ce genre de baraques ont été démolies le long des plages, notamment dans le site balnéaire de St Germain. Ces constructions sauvages, parfois louées à de jeunes estivants durant les vacances estivales, servent également de lieux de rangement du mobilier de plage utilisé par des exploitants autoproclamés de solariums informels, sans aucune autorisation réglementaire de la part des services municipaux concernés.
Ces constructions adossées à la paroi rocheuse face à la mer, parfois même creusées dans la roche, servent aussi d’abri à toutes sortes d’énergumènes, délinquants et marginaux, qui transforment l’endroit en lieu de beuverie et d’ensauvagement.
Sur instruction du wali d’Oran, une commission de wilaya chargée de l’Environnement s’est rendue il y a quelques jours sur plusieurs plages du littoral Ouest pour constater ici et là l’état des lieux déplorable et recommander un véritable plan d’assainissement et de lutte contre ces dérives et délits commis notamment par les exploitants informels de solariums sauvages.
Organisés en véritable bande mafieuse obligeant les familles d’estivants à payer lourdement la location d’équipements de plage sous peine d’être menacés et chassés des lieux malgré le droit légal à la gratuité de l’accès aux plages, ces artisans de l’illicite et de l’anarchie estivale semblent parfois jouir d’une certaine impunité au niveau des communes concernées.
Selon des mauvaises langues locales, ils bénéficient parfois de quelques formes de complicité passive de la part de certains élus locaux qui les utiliseraient en «main d’œuvre» utile durant les campagnes électorales. Des rumeurs et spéculations certes abusives, mais qui reflètent en tout cas l’atmosphère sociale dans certaines municipalités en panne de rigueur, de progrès et d’élan de modernité dans la gestion de leur territoire.
«Le diable, dit-on parfois, se cache dans le détail». Il se trouve que bien trop de détails se cumulent depuis des décennies dans presque tous les secteurs d’activités liés à la promotion du tourisme balnéaire, à la maintenance continue du mobilier urbain, à l’aménagement et la propreté des plages et à la préservation de l’environnement et du tissu végétal d’embellissement urbain.
Pourtant chaque année de gros crédits sont affectés aux communes du littoral pour financer les «préparatifs de la saison estivale». Des saisons qui se suivent et souvent se ressemblent, sans que les concernés ne soient inquiétés par l’examen des bilans et des obligations de résultats. Jusqu’à quand?
Par S.Benali