La lutte contre l’exercice illégal d’activités médicales et paramédicales
Les professionnels du secteur de la santé ont salué la récente décision du ministère du Commerce visant à lutter sévèrement contre les dérives et infractions liées à l’exercice illégal d’activités médicales et paramédicales par des non-professionnels, notamment dans des salons de coiffure, de beauté et d’esthétique et de soins corporels.
Selon plusieurs témoignages, même des faux prothésistes dentaires, des pseudo-infirmiers et gardes malades non habilités ni déclarés ne cessent de proliférer sur ce créneau d’activité. Selon le récent rapport officiel des services de contrôle du ministère du Commerce, pas moins de 1595 infractions ont été enregistrées, dont l’usage illégal d’instruments chirurgicaux, de dispositifs médicaux et de produits pharmaceutiques et médicaux, parfois périmés, par un personnel non qualifié ni habilité.
Les mêmes services ont également visé la vente de produits parapharmaceutiques et médicaux introduits sur le marché par le fameux procédé du «cabas». On sait que depuis quelques temps certains salons de coiffure, d’esthétique et de beauté se convertissent allégrement en «cabinet de chirurgie esthétique» en pratiquant notamment les «Fakes injectors» et les petites interventions chirurgicales dites réparatrices du visage et du corps. Des actes délicats, parfois dangereux pour l’intégrité physique des «clientes» et même certains «clients» concernés. Selon des médecins installés depuis longtemps en cabinet privé, il arrive souvent que des patientes se présentent en consultation après une «intervention» opérée dans un salon de coiffure et d’esthétique ayant causé des effets secondaires douloureux et des résultats déplorables , tant il est vrai que les faux praticiens concernés ne sont ni formés ni habilités légalement à pratiquer ce genre d’actes médicaux. Ce renforcement annoncé du contrôle des activités médicales et paramédicales par les services du ministère du Commerce en collaboration avec les institutions sanitaires, est bel et bien une nécessité vitale visant à éradiquer ces pratiques illicites néfastes et dangereuses pour la santé. Le président de l’ANPHA , Association nationale des pharmaciens, a récemment souligné la nécessité d’alerter l’opinion publique sur les dangers des produits importés illicitement par les circuits informels.
Des produits qui échappent au contrôle, pouvant souvent être non conformes, inefficaces ou même néfastes. D’autres représentants de sphères médicales autorisées ont de leur côté dénoncé certaines pratiques allant à l’encontre des principes éthiques et des normes d’exercice de la profession médicale. Ils pointent par exemple du doigt certaines pharmacies qui recrutent à temps partiel des internes en médecine installés dans l’arrière-boutique pour conseiller et prescrire des médicaments à des «malades» de passage. «Une pharmacie est une pharmacie et non pas un cabinet médical…», s’indignent des médecins qui pointent également du doigt certaines dérives constatées au niveau de quelques cliniques privées, notamment en matière de diagnostics annoncés dans le seul but de «gonfler» la facture de prestations incluant des examens fort coûteux de radiologie, d’echodoppler, et de scanner.
Il serait temps, affirment des professionnels, que l’autorité de l’Ordre régional des médecins commence à intervenir en ce domaine pour prévenir l’amplification de ces pratiques contraires à l’éthique et la déontologie de la profession…
Par S.Benali