EDITO

Le cycle de l’eau

Les intempéries en Algérie sont un événement heureux. Les Algériens, qu’ils soient responsables politiques, agriculteurs ou simples citoyens, savent l’importance de l’or bleu. Le pays en manque tragiquement. En témoignent les usines de dessalement de l’eau de mer pour compenser le déficit hydrique en matière d’eau potable. On apprécie cette offrande du ciel, comme en craint son pendant que sont les inondations. Mais ce qui fait le plus peur, c’est bien entendu les sécheresses prolongées. Ce mélange détonnant illustre l’ampleur des défis climatiques croissants qui s’imposent au pays. Alors que certaines régions se retrouvent submergées par des pluies torrentielles, d’autres souffrent d’une sécheresse qui semble s’intensifier d’année en année. Cette dualité climatique entraîne des risques environnementaux, mais certains, en sus d’implications sociales et économiques. Pour ce que l’on constate, ces dernières années, les catastrophes naturelles ne font pas que détruire des biens matériels; elles agressent également les écosystèmes locaux et empêchent, le plus souvent, d’envisager une quelconque perspective à moyen et long terme.

La sécheresse, qui constitue la principale préoccupation des citoyens et qui touche une partie significative du territoire, entraîne une crise de l’eau sans précédent. L’agriculture, pilier de la sécurité alimentaire, subit les conséquences d’une ressource en eau de plus en plus rare. Les agriculteurs, souvent pris au piège entre les fluctuations météorologiques et les exigences du marché, se trouvent dans une situation précaire. La désertification avancée menace non seulement les récoltes, mais aussi la sécurité alimentaire du pays.

Cela pour dire que les pluies et les neiges bienfaitrices de ces deux derniers jours ne peuvent en aucun cas être considérées comme la panacée. La problématique de la sécheresse demeure entière. Ce ne sont pas quelques dizaines de m3 d’eau qui y changeront quelque chose. Il s’agit de ne pas baisser les bras et croire fortement à une adaptation salutaire au déficit hydrique.

Cela passe par la préservation de la moindre goûte d’eau, de surface, de sources de nappes phréatique ou albienne, ainsi que celle émanant du dessalement d’eau de mer. Il est impératif et urgent d’associer l’énergie solaire à la captation de toutes ces formes de ressources hydriques. Il faut améliorer les techniques d’irrigation, et lancer de vastes opérations de la population à des pratiques résilientes. Cela pour dire que des investissements dans les infrastructures, une meilleure planification urbaine, et des stratégies d’adaptation au changement climatique sont indispensables. A côté de ces actions, il faut user d’innovation pour mettre les 45 millions d’Algériens à l’abri d’une catastrophe climatique qui pourrait devenir humaine si on n’y prête pas assez d’attention.

Par Nabil.G

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