Le «gentil» loup qui cache la meute
L’information date d’assez longtemps, mais Ankara l’a tellement bien médiatisée en son temps, que tout le monde doit se souvenir de l’affaire de l’assassinat de 9 turcs par l’armée israélienne. La planète entière avait été prise à témoin par Racep Tayep Erdogan. Il avait eu une réaction énergique. La Turquie est passée du statut de meilleur ami d’Israël dans la région, à son plus grand contradicteur. La communauté internationale, à leur tête l’opinion publique arabe était restée bouche bée devant le «courage» d’Erdogan qui était, au moment des faits, Premier ministre de son pays. Il a fait ce qu’aucun chef d’Etat arabe du Moyen Orient n’avait même pas osé depuis des décennies. Erdogan était entré dans la légende. Il était pris pour exemple par les Libyens, les Egyptiens et les Tunisiens. Il eut même quelques leaders islamistes algériens, qui avaient suivi la voie de leur «frère en religion». D’ailleurs, souvenons-nous, les « révolutions » arabes avaient un œil sur l’exemple turc. Tous les nouveaux régimes nés de ces « révolutions » s’étaient mis à singer la démocratie islamiste turque, avec la bénédiction des peuples qui pensaient naïvement que tout ennemi d’Israël montrait la voie.
Et comme pour convaincre tout le monde, le même Erdogan avait gratifié la planète et les musulmans particulièrement par un spectaculaire coup de gueule devant son homologue israélien au « mythique » forum du Crans Montana. C’était beau, le défi était à la mesure de la situation et les Arabes s’étaient mis à espérer voir naître un nouveau révolutionnaire qui leur rendrait leur dignité bafouée par toutes les humiliations qu’ils subissaient.
Tous ces actes de bravoure «turque» n’étaient en réalité qu’un pur scénario concocté par les laboratoires impérialistes qui avaient réussi à créer une nouvelle espèce idéologique . Et pour cause, les démêlés turco-israéliens étaient un montage de cette officine pour duper les peuples et leur faire miroiter un modèle de gouvernance. Tous les pays du « printemps arabe » étaient tombés dans le panneau. Aujourd’hui que le travail est fait, la Turquie et Israël sont redevenus les meilleurs alliés du monde et la récente visite du Premier ministre israélien à Ankara confirme une lune de miel qui n’est pas prête de finir. Entre temps les pays du «printemps arabe» ne savent pas quoi faire pour sortir du bourbier où les ont mis les impérialistes de la planète, dont l’allégeance à peine voilé au sionisme international n’est plus à démontrer.
Par Nabil.G