Le grand tournant
Depuis l’apparition de la covid 19, depuis sa proclamation comme pandémie, l’Organisation mondiale de la santé a toujours choisi de garder un ton alarmiste refusant les constats optimistes des experts qui ont, depuis l’apparition d’Omicron et de ses variants, jugé que la pandémie n’est plus ce qu’elle était et qu’elle perdait de sa virulence, estimant même que sa fin est déjà arrivée. Mais l’OMS, de son côté, ne partageait rien de ces assertions et mettaient les uns et les autres en garde contre un tel discours qu’elle jugeait démobilisateur et même dangereux dans la lutte contre cette pandémie.
Mais en ce mois de septembre, la tonalité de l’organisation présidée par Tedros Adhanom Ghebreyesus, a sensiblement changé, puisque ce dernier a déclaré ce mercredi que «la semaine dernière, le nombre de décès hebdomadaires du Covid-19 est tombé au plus bas depuis mars 2020. Nous n’avons jamais été dans une meilleure position pour mettre fin à la pandémie». Ainsi le monde est tout près d’en finir avec cette pandémie qui a fait depuis son apparition en décembre 2019 au 14 septembre 2022, 604 545 731 cas de contamination confirmés et plus de 6 509 600 morts, et a touché 170 pays.
Ainsi l’OMS change de ton, et se range du côté de la majorité qui voit que le covid est déjà derrière nous. Du moins dans son aspect virulent. En d’autres termes, on ne vivra pas pire que ce qu’on a connu jusque-là. Bien sûr le président de l’Organisation mondiale a mis un certain bémol, car tout en affirmant que «nous n’y sommes pas encore, mais la fin est à portée de main», il rappelé que «si nous ne saisissons pas cette opportunité, nous courrons le risque d’avoir plus de variants, plus de morts, plus de perturbations et plus d’incertitude».
D’ailleurs, tout le monde a remarqué que le covid n’est plus en haut de l’actualité dans les médias, où il occupait la majorité et pratiquement toute l’info mondiale. Plus encore, il a pratiquement disparu des sujets de débats sur les plateaux de télévision et même sur les réseaux sociaux.
Le message d’espoir de Tedros, teinté bien sûr, d’une certaine prudence, annonce certainement la fin de l’état de pandémie et prépare l’annonce de la reconversion de la covid en une maladie endémique, c’est-à-dire une maladie infectieuse présente de façon latente ou en permanence, à l’instar de la grippe. Autrement dit, un tout autre basculement pour une maladie qui a paralysé le monde entier pendant plus de deux ans.
Par Abdelmadjid Blidi