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Le projet de loi sur l’information en débat à l’APN : Bouslimani veut rompre avec les anciennes pratiques

«L’acquisition de la qualité de journaliste professionnel demeure tributaire d’une série de conditions dont le niveau scientifique, l’expérience et le fait de faire du journalisme la seule source de ses revenus», a affirmé le ministre.

Le projet de loi organique relatif à l’Information a pour objectif de favoriser l’émergence d’une presse professionnelle, responsable, crédible, et au service du citoyen. Ce propos du ministre de la Communication devant les députés exprime également la volonté de l’Etat de rompre avec les anciennes pratiques. Cette détermination qu’assume l’exécutif, en ce sens qu’il estime que sa démarche n’est pas du tout dirigée contre la liberté d’information, transparaît dans les réponses de M.Bouslimani aux nombreuses questions posées par les élus de l’APN. Le ministre a souligné, à ce propos, que son département «a œuvré en associant les professionnels de la presse des secteurs privé et public, pour parvenir à une loi durable qui consacre la rupture avec les anciennes pratiques et favorise l’émergence d’une presse professionnelle crédible au service du citoyen algérien». Le texte garantit «un libre exercice de l’activité médiatique dans le respect des cadres juridiques en conformité avec la Constitution», a-t-il assuré. Il retiendra dans son intervention le fait que «ce projet prévoit, dans sa majorité, des dispositions protégeant tous les intervenants en la matière en établissant des règles assurant l’équilibre entre les droits, les libertés et les devoirs».
Concernant les interrogations en rapport avec le vécu socio-professionnel des journalistes, le ministre a abordé frontalement l’aspect salarial. Il a considéré que «la législation relative au travail a soumis la définition de la classification professionnelle, les horaires et leur répartition, ainsi que les salaires minimums et les indemnités relatives à l’ancienneté et aux heures supplémentaires outre les conditions du travail, aux conventions collectives élaborées dans le cadre de négociations entre l’employeur et l’instance représentant les travailleurs». Le projet de loi a veillé à la mise en place d’un statut pour le journaliste, étant un métier à caractère particulier, à travers lequel il sera procédé à la définition des droits et engagements du journaliste. Ce texte fait également la distinction entre «le journaliste et le journaliste professionnel en accordant la qualité de journaliste à toute personne exerçant l’activité de journaliste dans un organe de presse, tout en reconnaissant son droit à jouir de tous les droits accordés à cette catégorie à savoir: le contrat de travail, la propriété intellectuelle, la formation continue et le secret professionnel». Cependant, la réalité fait que «l’acquisition de la qualité de journaliste professionnel demeure tributaire d’une série de conditions dont le niveau scientifique, l’expérience et le fait de faire du journalisme la seule source de ses revenus». Ces conditions posées et en vue de garantir la stabilité et la durabilité des dispositions de la loi organique, le ministère a «soumis les conditions et les modalités d’octroi de la carte de journaliste professionnel à la réglementation qui fixera, notamment la durée de la formation, les spécialités, et les documents justifiant l’exercice de l’activité de journaliste, à l’instar des rapports, articles, enquêtes, programmes réalisés et l’attestation d’affiliation à la Sécurité sociale».
Pour ce qui relève de la responsabilité juridique des journalistes, notamment les peines prévues pour les infractions commises dans le cadre de l’exercice des activités de presse, le ministre a précisé que les peines sont limitées à des amendes sans peines privatives de liberté en vue de se conformer à la Constitution et renforcer les garanties d’exercice de la profession de journalisme étant donné que les peines prévues pour de tels crimes sont passibles de la prison en vertu du droit commun. Il reste que le journaliste est bel et bien «tenu de respecter les lois de la République et redevable juridiquement en cas de délit de droit commun», souligne le ministre.
Yahia Bourit

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