Le racisme comme mode de gouvernance

Les manifestations et les marches contre le racisme et l’islamophobie se succèdent en France. Ainsi ce dimanche d’autres rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes comme Paris, Marseille, Lille et d’autres encore. Un racisme et une haine de l’étranger qu’incarnent ouvertement le ministre de l’intérieur français Bruno Retailleau.
Les attitudes, comportements et déclarations de ce ministre ne laissent aucun doute sur ses convictions profondes de mener une guerre ouverte contre l’immigration. Une immigration qui, à ses yeux, ne peut être acceptée dans une société chrétienne et blanche qui se considère comme supérieure aux autres races. Un ministre qui n’hésite pas à faire dans la manipulation comme l’attestent ses dernières déclarations juste après le triste événement qui a vu un pompier se faire renverser par un jeune s’adonnant à un rodéo de voitures. Retailleau a en effet déclaré que le jeune chauffeur “après son forfait, a fait demi-tour, a baissé la vitre et a craché sur la victime et un autre sapeur-pompier volontaire qui était en train de secourir son camarade.”
Une déclaration qui n’a rien d’innocent et à travers laquelle Retailleau veut attiser encore plus la haine des Français envers les immigrés. Une autre manipulation après celle du meurtre du jeune Aboubacar Cissé tué dans une mosquée, où ce même Retailleau a voulu minimiser le caractère raciste et islamophobe de cet ignoble acte en prétendant que le meurtrier voulait être un tueur en série, et en considérant que l’acte islamophobe n’était qu’une piste parmi d’autres.
Deux faits et deux manipulations flagrantes de la part d’un ministre cencé garantir la sécurité de tous les Français quelles que soient leur origine, leur race, leur religion ou la couleur de leur peau.
Ce climat de racisme, désormais quasi institutionnalisé par un ministre de l’intérieur clairement xénophobe, se traduit matériellement sur le terrain, où les chiffres officiels démontrent la montée inquiétante des actes antimusulmans qui ont connu une augmentation de 72% de janvier à mars 2025, par rapport à la même période en 2024. Un fait que relève le député de LFI, Eric Coquerel qui a déploré une « augmentation de l’islamophobie de manière incontestable, jusqu’à la mort d’Aboubakar Cissé dans une mosquée » et de lancer « jamais on ne dira assez la responsabilité du ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, qui fusionne droite et extrême droite ».
Il faut aussi savoir que le racisme en France n’est pas une opinion, mais un délit selon une loi votée à l’unanimité par le parlement au mois de juillet 1972. Et quand c’est un ministre de l’intérieur, censé être le premier défenseur des lois de la république, qui porte et encourage le racisme, on comprend mieux pourquoi la France ne finit plus de s’enfoncer dans les abîmes de la régression morale et politique.
Par Abdelmadjid Blidi