Le retour des inquisiteurs
Sur les médias français, on ne se contente plus de mensonges et de déformer les faits, mais les choses ont beaucoup évolué. Ainsi sur BFM TV et BFM Story un imam, qui pourtant se présentait comme un homme qui a toujours milité pour bannir l’antisémitisme, a passé un bien mauvais quart d’heure devant les journalistes de la chaîne.
L’ interview s’est transformée en un véritable interrogatoire. Pire on était en plein délire, et on avait l’impression de revenir au temps des procès de l’inquisition. Les deux “journalistes” en pleine hystérie ne voulaient plus entendre le pauvre imam qui leur répétait que ses prêches étaient tous dirigés contre l’antisémitisme. Mais en face, la même question revenait sans cesse: Avez-vous participé à la marche de dimanche contre l’antisémitisme ? Avez-vous marché dimanche contre l’antisémitisme ? Répondez-nous, étiez-vous présent à cette marche? Finissant par “craquer”, l’homme a répondu qu’il n’y était pas. Et s’enchaîne alors une autre question répétée une dizaine de fois de manières différentes. Pourquoi vous n’avez pas marché? Dites-nous pourquoi vous n’étiez pas présent dans la marche de dimanche? Vous devez condamner les actes du Hamas du 7 octobre ! Faîtes-le! Dites que le Hamas est une organisation terroriste! Un modèle d’une interview de professionnelle.
Les deux journalistes inquisiteurs ont refait le même coup avec des membres du parti de Jean Luc Mélenchon, La France Insoumise. Avec les mêmes questions d’interrogatoires. Refusant à leurs interlocuteurs de mettre la vie des israéliens et celle des Palestiniens sur le même pied d’égalité. Pour eux les milliers de morts Palestiniens, avec les 5000 enfants innocents, ne valaient pas la vie des 1200 israéliens morts le 7 octobre.
Pour se donner bonne conscience et surtout induire en erreur leurs téléspectateurs, les médias français, comme tous les médias occidentaux, prennent toujours cette hypocrite précaution, en parlant du bilan des massacres des sionistes à Ghaza, d’avancer que les chiffres donnés sont ceux du Hamas. Et quand on leur rétorque que ce sont aussi les chiffres donnés par l’UNESCO et l’ONU, ils passent à autre chose en faisant profil bas, sans que cela ne les empêche de redire plus tard que les chiffres effarants de la barbarie sioniste sont des chiffres de Hamas. Discréditer, voilà l’autre professionnalisme.
Mais alors quelle crédibilité reste-t-il encore à ces médias de l’apocalypse qui poussent à leur manière à l’extermination de tout un peuple, au nom d’une démocratie bien sélective, et de plus en plus déshabillée. D’abord avec le conflit en Ukraine et ensuite totalement mise à nue avec le drame qui se déroule à Ghaza depuis 42 jours. La soupe de la liberté de la presse qu’on nous servait toutes ces années s’est révélée être une grande supercherie d’une machine de propagande qui ne sert que ses intérêts et les intérêts de ceux qui les dirigent et les possèdent, comme c’est le cas de BFM TV, propriété de Patrick Drahi, dont je vous laisse deviner la nationalité d’origine, et vous rappelle qu’il possède aussi, entre autres, i24 News (chaîne israélienne). Et c’est le cas de la quasi-totalité des médias et maisons d’édition occidentaux qui sont entre les mains de la «même caste». Et ainsi la boucle est bouclée.
Par Abdelmadjid Blidi