EDITO

Le réveil de l’Afrique

Après que la France ait perdu son pré-carré subsaharien et la mise à la porte des Etats Unis du Niger, l’Occident semble regarder avec étonnement le réveil d’un continent qu’il pensait définitivement soumis. Ces deux pays, européen et américain, qui ont fomenté tellement de coups d’Etat dans le continent, le croyaient immatériellement acquis. A Paris comme à Washington, ils n’imaginaient pas une expulsion manu militari de pays qu’ils estimaient conquis.
Ce qui arrive en Afrique de l’Ouest est la continuité d’un élan historique typiquement africain qui entend poursuivre sur la vague des indépendances pour en faire un acquis irrémédiable. Ce n’est pas facile d’y parvenir et le discours du président de la République, avant-hier, à Accra a donné le ton à ce que doivent faire les Etats du Continent pour récupérer tous les attributs de leur souveraineté. Ils ont l’exemple tout à fait réussi de l’Algérie et celui, très récent, de certains pays du Sahel. Il reste, cependant, que cette indépendance pleine et entière ne s’acquière pas à la simple force du fusil, encore faut-il donner le change aux peuples qui observent et marchent avec enthousiasme derrière une direction qui accomplit des actes concrets..
Il s’agit pour les nouveaux dirigeants de ne plus se tourner vers l’Occident pour trouver des solutions à leurs problèmes de développement. Il doivent se détourner des officines mondialistes qui relayent des informations tendancieuses tout en affichant une prétendue « volonté de transparence » , dont la seule fonction est de diviser les citoyens d’un même pays. Les Occidentaux ont de tout temps promis une technologie qu’ils n’ont jamais transférée en Afrique.
Ce que n’ont jamais dit les Français et les Américains, c’est précisément ce qu’ils ont fait. Ils ont maintenu tous les pays du Sahel dans un état permanent de dépendance. Ils ont manipulé quelques capitaines et lieutenants pour fomenter autant de coups d’Etat qu’il était nécessaire pour s’assurer l’allégeance éternelle de tous les gouvernements de ces pays, les plus pauvres de la planète. Français et Américains n’ont fait rien d’autre qu’investir dans ces contrées, dont le sous-sol est très riche. Quelques milliers de soldats et du matériel sophistiqué, ce n’était rien devant les bénéfices que leurs entreprises ont tiré de l’exploitation au dollar symbolique d’immenses richesses.
Si leur arrières grands parents avaient débarqué avec des dizaines de milliers d’hommes de troupes et avaient fait courir des dangers sanitaires à des centaines de milliers d’Africians, les gouvernants français et américains de ces dernières décennies font dans «l’orfèvrerie néocoloniale ». Plus la peine de déranger leurs populations. Ils font tout sous-traiter par un petit groupe d’actifs et les corrompus locaux. Quelques pièces et des drones suffisent pour s’offrir des tonnes d’uranium et de phosphate. Mais le rêve est terminé. Les Africains se réveillent.
Par Nabil.G

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