Le salariat et la crise
Après les hausses qui ont touché l’ensemble des salaires et l’institution de l’allocation chômage, les prix des produits de large consommation abordent une courbe baissière, les Algériens voient ainsi leur pouvoir d’achat revu véritablement à la hausse. Ce n’est certes pas suffisant pour tout le monde, mais il est clair que la bombe sociale dont certains avaient prédit l’explosion est très largement désamorcée. Les Algériens ont fait le constat des promesses tenues de l’ exécutif sur l’importante question du pouvoir d’achat. Cet état de fait fera que le front social demeurera calme dans l’attente des autres augmentations salariales promises par le chef de l’Etat à la fin de l’année en cours.
Cela est certes concret. Les Algériens sont loin d’être les plus mal lotis dans le mouvement inflationniste mondial. Mais il reste que le système sur lequel repose le pouvoir d’achat de la société n’est pas performant. Il arrive, en effet, assez souvent que des séismes viennent secouer la tranquillité des Algériens. Le problème est-il dans le mode des subventions ? La question se pose, le gouvernement se la pose sérieusement et le Président Tebboune entend mettre en place un commission nationale chargée de le revoir pour plus d’efficacité et d’équité.
Mais, il serait injuste de jeter la pierre sur la politique sociale de l’Etat qui a permis, au final d’aboutir à une sécurité alimentaire la plus sûre d’Afrique et une espérance de vie équivalente à celle des Occidentaux.
Il reste que le problème existe bel et bien. Il est certainement en partie dans le niveau salarial national. Les travailleurs algériens décrivent dans leur majorité des conditions de rémunération en contradiction totale avec les espérances formulées par les pouvoirs publics. On est donc forcément en droit de se poser la question de savoir, combien de travailleurs sont dans une situation de pauvreté salariale ? Il faut dire que régulièrement, nous entendons ici et là la même rengaine : un travailleur aux portes de la retraite avec un salaire inimaginable au 21e siècle.
Les petits salaires et ils sont nombreux, vu que la rémunération mensuelle moyenne est de 40.000 dinars, sont la preuve par quatre que la politique salariale du gouvernement a quelque chose de déséquilibré, au sens où l’on augmente une partie des salariés, sans contrepartie de productivité, ce qui provoque une grosse inflation qui plonge les «laissés pour compte» dans le désarroi. Le président de la République a tenté de réduire ce déséquilibre, mais le travail à abattre est encore colossal.
Le pays a évité une crise sociale majeure grâce à une bonne vision du président de la République, mais tous les observateurs s’accordent pour dire que la meilleure politique salariale doit principalement reposer sur une véritable relance économique.
Par Nabil.G