Les îles Habibas : un site pénalisé par le laxisme et la prédation de l’ancien mode de gestion
Lors d’une visite de travail effectuée jeudi dernier à Oran, la ministre de l’Environnement, Mme Nadjiba Djilali, a annoncé «le classement des Îles Habibas en tant que réserve naturelle» et la création d’une «nouvelle instance dédiée spécifiquement à la gestion des Îles Habibas» situées au large de la wilaya d’Oran. Deux décisions qui semblent s’inscrire dans une nouvelle démarche de gestion et de préservation de ce site insulaire connu pour sa richesse écologique exceptionnelle et la rareté des espèces végétales et animales marines.
La ministre a précisé qu’une expertise finale, nécessaire à l’enregistrement officiel des îles Habibas en tant que réserve naturelle, a été remise aux instances concernées. Une étape, a-t-elle expliqué, qui ouvre la voie à une protection légale renforcée pour les îles Habibas.
Ce classement en tant que réserve naturelle vise à garantir la sauvegarde durable de sa biodiversité à travers des mécanismes de régulation et de surveillance spécifiques. La création d’un organe spécialisé dans la gestion des îles Habibas, vise à renforcer et à préserver la vocation écologique des îles Habibas où vivent plusieurs espèces rares, classées protégées.
La mise en place de la nouvelle structure de gestion ainsi que sa tutelle administrative relèvent des autorités locales de la wilaya d’Oran.
Ce qui déjà clos définitivement les vieilles polémiques sur la compétence territoriale sur ces îles proches à la fois des côtes de la wilaya d’Oran et de la wilaya d’Ain Témouchent.
On a appris par ailleurs qu’une campagne de nettoyage des îles Habibas a été lancée à l’occasion de la visite de la ministre. Menée par des bénévoles membres d’associations locales, cette campagne avait pour but prioritaire de débarrasser les îles des déchets liés aux activités humaines et à l’accumulation de résidus marins. Une énième campagne inscrite, comme toujours, dans une dynamique de sensibilisation et d’engagement citoyen autour des enjeux de conservation et de préservation de l’écosystème. L’implication de la société civile, via les associations, dans la préservation des îles Habibas est perçue comme un levier fondamental pour garantir l’efficacité et la légitimité des politiques environnementales.
Avec ces deux décisions majeures – classement des îles Habibas en réserve naturelle protégée et création d’un organe dédié à la gestion – les pouvoirs publics affichent de nouveau un engagement pour la protection du patrimoine naturel et la reprise en main du site des îles Habibas considérées comme un joyau écologique sur les côtes algériennes de la Méditerranée.
Selon bon nombre de commentateurs sur les réseaux sociaux, ces nouvelles dispositions ouvrent une nouvelle ère pour la préservation et la valorisation de ces îles, qui vont enfin bénéficier d’un «modèle national de gestion environnementale intégrée». Inchaallah, lancent des mauvaises langues locales qui s’empressent de pointer du doigt le long parcours cahoteux d’abandon et de non-gestion de ce splendide site insulaire de 40 hectares, qui devait devenir une des plus belles curiosités attractives du littoral oranais.
Et beaucoup rappellent que les îles Habibas ont été déclarées déjà classées «réserve naturelle marine et terrestre» en 2003 par l’ancien Commissariat national du littoral sous tutelle du ministère de l’Environnement.
En 2008, une enveloppe de 1,2 million d’euros a été affectée à l’aménagement et à la gestion des îles Habibas dans le cadre d’un projet devant être lancé en partenariat avec l’Union européenne. Mais des années plus tard, rien de significatif n’a été finalisé, au point où bon nombre d’anciens militants pour la préservation du site se demandent où sont passés ces crédits évaporés selon eux dans l’ancienne nébuleuse du laxisme et de la prédation ayant marqué la vieille période de gestion calamiteuse des affaires locales…
Par S.Benali