EDITO

L’extraordinaire destin d’un pays

L’Algérie a célébré, hier, une date marquante de son parcours vers l’indépendance. Il y a 64 ans, après plus de six années de guerre où la puissance coloniale a usé de tous les procédés les plus vils pour casser l’aspiration légitime à l’indépendance, les Algériens, par dizaines de milliers sont sortis dans les rues des villes algériennes pour signifier à l’occupant qu’il ne se bat pas contre une armée de libération nationale seulement, mais contre près de dix millions de citoyens. Le sens profond des manifestations du 11 décembre 1960 est un message clair, disant que le FLN et l’ALN ne se limitent pas à ceux qui combattent dans les montagnes et les villes du pays. c’est l’ensemble de la communauté nationale qui combat aussi. En chaque Algérien, il y avait un combattant pour l’indépendance.
A la communauté internationale, les Algériens criaient dans les manifestations contre les mensonges de l’appareil médiatique et diplomatique coloniale qui tentait de brouiller l’image d’un peuple qui se bat pour sa liberté, en le réduisant à presque rien du tout. L’Algérie ce n’était pas un ensemble d’individus, mais une culture ancestrale, une civilisation qui garde encore son lustre dans l’âme de chaque citoyens. Les Algériens n’ont jamais été des individus sans patrie ni histoire. Bien au contraire. C’est justement leur passé et leur Histoire qui leur a permis de retrouver le chemin vers la résistance, d’abord pacifique, puis armée, car le colonialisme ne connaît que cette expression. Les exemples de cette sauvagerie innombrable ne manquent pas. Les enfumades du Dahra, les massacres du Sétif, Guelma et Kherrata, les assassinats collectifs de Skikda, l’usage du Napalm, la déportation de millions d’individus… ces crimes ne résument pas la colonisation. Il y en a eu tellement durant les 132 ans de présence française en Algérie, qu’il faut des livres rien que pour les sérier. Plus de 5,6 millions de morts, une entreprise génocidaire ne se résume pas, elle doit être dénoncée et condamnée.
Le recours à la lutte armée était plus que légitime. Et la grève de huit jours, les manifestations du 11 décembre 1960 et ceux du 17 octobre 1961 à Paris mettent tous en évidence une parfaite symbiose entre l’élite révolutionnaire de l’époque et la population algérienne. 64 ans après ces grandes manifestations et 62 ans après l’indépendance, les Algériens doivent mesurer l’extraordinaire destin de leur pays. Renaître après un processus génocidaire relève du miracle que d’autres n’ont pas su réaliser. Unis sous la bannière du FLN, les Algériens ont lutté pour mettre fin à plus de 132 ans de colonialisme français. Dans cette grande épopée, les manifestations du 11 décembre 1960 sont une séquence que l’Histoire a justement retenues.
Par Nabil.G

Articles similaires

Voir Aussi
Fermer
Bouton retour en haut de la page