L’occupation illicite des espaces publics
En début de semaine, quelques kiosques et plusieurs baraques sauvages érigés illicitement dans le secteur urbain d’Ibn Sina ont été démolis par les services communaux. Une opération que l’on dit inscrite dans une vaste campagne lancée par les autorités locales contre le squat des espaces publics à travers la Commune d’Oran.
L’occupation sans autorisation des espaces publics, trottoirs, chaussées et autres enclaves urbaines, par des commerçants ou des marchands ambulants constitue depuis longtemps une véritable plaie urbaine qui contribue à la clochardisation du cadre de vie collectif. Mais on sait malheureusement que ce genre d’actions des pouvoirs publics, organisées et programmées sous le label des «campagnes occasionnelles» n’ont pas toujours un impact efficace et durable et que l’objectif d’assainissement du terrain à travers tout le territoire communal est encore bien loin d’être atteint.
Dans plusieurs quartiers et grandes cités d’habitat, les habitants impuissants ne cessent de dénoncer l’anarchie, la laideur et les désagréments causés par ce fléau de l’occupation des rues et des trottoirs par les marchands informels. A l’image du quartier HLM, où une placette et toute la rue longeant la façade de la mosquée du quartier ont été véritablement confisqués aux véhicules et aux piétons par des dizaines de marchands exposant les fruits et légumes, la vaisselle, la quincaillerie et autres produits alimentaires, dont le pain et les produits laitiers, sans aucun souci pour l’hygiène et la santé des habitants.
«Notre mosquée, se plaint un vieux retraité, est encadrée d’un côté par un boulodrome abandonné qui a englouti de grosses sommes d’argent alors que nous souhaitions une extension de la salle de prières, et de l’autre côté c’est un véritable marché sauvage qui a été créé dans l’indifférence et le mépris de certains élus communaux qui viennent pourtant ici chaque vendredi pour la prière…».
On sait pourtant que des directives claires et fermes ont été données par le wali d’Oran aux différents responsables locaux concernés, mairie, services du commerce pour effectuer des tournées d’inspections et de contrôle afin de lutter contre ces tares et ces dysfonctionnements, notamment l’occupation sans autorisation des trottoirs par des commerçants et marchands ambulants.
Depuis déjà près de trente ans, l’ancien joli petit marché couvert qui faisait la fierté des habitants du quartier HLM a été oublié des clients car déserté et abandonné par les marchands de fruits et légumes dont certains ont procédé à des transformations pour ouvrir leur stand de vente directement sur la rue et se convertir en épicier, boucher, ou marchand de Kalentika. «Au royaume de l’anarchie et de l’impunité, tout semble permis, voire encouragé », lance cet habitant déçu par le peu d’empressement des pouvoirs publics à répondre aux multiples doléances adressées par des résidents du quartier aux différentes institutions. Ainsi va Oran.
Par S.Benali