Céréaliculture:
Miser sur les biotechnologies pour atteindre l’autosuffisance
Lors de la rencontre Gouvernement-Walis, qui s’est tenue cette semaine à Alger, le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a demandé aux walis «d’accorder la priorité à la production agricole et notamment la céréaliculture dans leurs wilayas respectives».
L’objectif est de réduire la facture d’importation des céréales. Dans ce sens, Oran a-t-elle les moyens d’atteindre l’autosuffisance telle que souhaité par la plus haute autorité du pays ? L’objectif est de réduire la facture d’importation des céréales. «Oran dispose de tous les moyens et outils pour produire 4 millions de quintaux de céréales par an, une quantité équivalente à sa consommation», assure Mme Chelabi, ingénieur agronome. «La superficie emblavée dépasse les 40 000 ha, pour les divers produits dont 72% d’orge», a récemment indiqué le directeur des services agricoles de la wilaya d’Oran, M. Rahmania. «Le premier défi à relever est l’augmentation du rendement céréalier qui stagne autour de 20 quintaux/hectare. D’où la nécessité de recourir davantage aux techniques modernes et à focaliser sur la qualité des semences.
L’accent doit être mis sur les biotechnologies pour assurer une meilleure productivité des terres et d’innover en matière de nouvelles variétés plus résistantes à la sécheresse et pouvant même être cultivées dans les eaux saumâtres, vu la rareté de l’eau», plaide cette agronome. Cette dernière souligne que «seules les technologies peuvent améliorer le rendement des terres», précisant, que «les biotechnologies ne signifient pas forcément les organismes génétiquement modifiés (OGM), tout en mettant en filigrane la résilience de la filière céréalière». «La solution passe par un paquet technologique complet, un financement au profit des agriculteurs, la vulgarisation et l’encadrement des agriculteurs afin d’améliorer la production», ajoute Mme Chelabi.
En dépit de son climat semi-aride, une faible pluviométrie et sa petite surface agricole utile, la wilaya d’Oran a fait du développement de sa filière agroalimentaire une priorité, en consentant de gros investissements publics sous forme d’aides et de subventions agricoles. Une opportunité pour les acteurs du secteur, qui misent sur les innovations technologiques pour augmenter les rendements. Prêts publics à taux d’intérêt bonifiés, formalités administratives facilitées ou encore promotion des produits locaux, les autorités en charge du secteur agraire multiplient les initiatives pour favoriser la production locale. La céréaliculture est un secteur stratégique appelé à assurer l’autosuffisance alimentaire dans une conjoncture internationale marquée par des tensions géostratégiques. L’objectif d’extension des superficies irriguées au moyen du goutte à goutte pour accroître le rendement de la céréaliculture à 32 quintaux/hectare, sera-t-il réalisé comme annoncé par les pouvoirs publics d’ici 2024 ?
Imad. T
