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Mostaganem : Journée d’étude sur le «chiir El melhoune» et la résistance sur fond de soutien à Ghaza

Une journée d’étude à dimension nationale portant sur « le chiir el melhoune et la résistance sur fond de soutien à Ghaza» a été organisée, avant-hier à la bibliothèque principale de lecture « Moulay Belhamissi » de Mostaganem dans le cadre du festival culturel national du chiir el melhoune dédié à Sidi Lakhdar qui s’est déroulée du 21 au 24 de ce mois.

En présence d’un auditoire composé de poètes, de professeurs d’étudiants et d’intellectuels dont certains venus de certaines wilayas du pays, six conférenciers se sont succédés pour mettre en exergue le chiir el melhoun et la résistance qui ont prévalu à travers des siècles en Algérie et continuent leur chemin de nos jours. Ainsi, la solidarité avec le peuple palestinien, victime d’une agression barbare perpétrée par l’occupant sioniste , et le soutien inconditionnel à sa résistance contre cette bête immonde ont été fortement marquées lors des travaux de la dite rencontre . Intervenant en premier le docteur et chercheur Mohamed Amine Asla de l’université de Ouargla , a cité des poètes du sud est du pays, dont Bentiga Kouider (1823-1976) qui ont écrit des poèmes dans le style du chiir el melhoun , incitant la population à résister contre toute forme de dépersonnalisation et d’effacement de l’identité du peuple algérien , menée par l’occupant français , et aussi à refuser l’assimilation et de combattre ses artisans. Nabila Benabdi , professeure et chercheuse en art populaire , à l’université de chlef , a insisté sur l’intérêt que doivent accorder les intellectuels à la poésie populaire (chiir el melhoun) véhiculée à travers les âges racontant la résistance du peuple algérien contre les envahisseurs étrangers.
Elle citera Sidi Lakhdar, lauradateur du prophète sidna Mohamed (la paix et sur lui) qui était Bacha Khiel (général) dans l’armée turque et qui a participé activement à la bataille de Mazagran, située à quatre km à l’ouest de Mostaganem, survenue en aout 1558, opposant les Algérien et Turcs aux envahisseurs espagnols. L’armée espagnole a subi une humiliante défaite. Onze milles soldats espagnols ont été tués au cours de la dite bataille. Sidi Lakhdar raconte dans une quacidate « Quassate Mazaghran maâlouma » avec détails le déroulement de cette bataille. Cette quacida demeure l’unique référence pour les historiens selon l’intervenante. Celle-ci a évoqué les medahs et les gouals qui activaient dans les souks et les fêtes des awalias Allah salihines , éveillant les consciences des populations les incitant à refuser la présence du colonialisme. Les chanteurs chaâbi et bédoui ont véhiculé les poèmes en chiir el malhoun dira la conférencière. Le chercheur chaâlal Khaled Yacine a évoqué à juste titre que c’est dans les zawias que les cheikhs et les oulamas soufis que le principe sacré de la résistance contre tout envahisseur est un devoir recommandée par l’islam. L’intervenant citera Sidi Boumediene qui a introduit la tarika quadiria fondée au début du 13éme siècle à Baghdad (Irak) par Sidi Abdelkader Djilali, en Algérie, et qui a participé aux cotés de Salah El dine El Ayoubi en 1200 à la délivrance d’El Qods (Palestine) qui était occupée par les Croisés. Chaâlal a cité comme précurseur du chiir el malhoun , Sidi Lakhdar qui l’a fondé au 16éme siècle . Il y a plus de mille ans que le peuple algérien est aux cotés des Palestiniens. « Biya Dhaq El mor », « Sahab EL Baroud oual Karabilia » et bien d’autres poèmes révolutionnaires, dénonçant la présence française en Algérie, ont été chantés par des artistes dans les années 1914 et 1930 expliquera Chaâlal. Achour Selma professeur à l’université de Ghardaia, intervenant dans une vidéo a évoqué des poètes appelant les populations du sud à refuser la présence de l’occupant français et à s’opposer à toute forme d’aliénation de leur personnalité. L’historien Amar Belkhodja , auteur du livre « les génocides des sionistes », édité en 2008 dira que depuis 1947 le peuple palestinien continue de subir des génocides , l’exil forcé pratiqué par les sionistes qui se sont emparés de leur terre avec la complicité des puissances occidentales qui continuent à les assister matériellement et politique dans leurs actions barbares contre les Palestiniens. Le poète et chercheur Omar Bouaziz de Biskra, a évoqué des poètes et chanteurs de l’est du pays, à l’instar de Aissa Djremouni qui ont écrit de poèmes dénonçant la présence française en Algérie et le service militaire obligatoire décidé en 1914 par la France à l’égard des Algériens. Ensuite, Omar Bouaziz récitera un poème où il met en exergue la résistance du peuple algérien, hier contre l’occupant français et du peuple palestinien contre les barbares sioniste aujourd’hui .
A l’issue des interventions, un débat s’est instauré. Les poètes Gana Abed , Senousi Ablekader , et Orabi Abdelkader ont récité tour à tour des poèmes mettant en lumières et en valeur la résistance des peuples algériens et palestinien frères, hier contre l’occupant français et aujourd’hui contre l’envahisseur sioniste , tout en dénonçant les régimes arabes qui ont normalisé leurs relations avec l’entité sioniste. Indiquons que les interventions des uns et des autres ont souligné que les massacres au quotidien , de Palestiniens , hommes , femmes et enfants par l’armée sioniste , démontrent aux peuples du monde entier la barbarie , la haine et le rejet des principes universelles des droits de l’homme qui caractérisent les politique, les militaires et les colons sionistes. Il est utile de rappeler que Bendaâmache Abdelkader, commissaire du dit festival et des universitaires, effectuant des recherches académiques pour rassembler des preuves tangibles pouvant prouver que le chiir el malhoun a été fondé au 16éme siècle par Sidi Lakhdar , sont parvenus à des résultats positifs. Ils tendent à déposer le dossier au niveau de l’UNESCO par l’intermédiaire des pouvoirs publics en vue de l’inscription éventuelle du chiir el melhoun comme patrimoine de l’État algérien.

Charef N

 

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