Oran Aujourd'hui

Pénétrante au port d’oran: un rêve oranais vieux de trente ans!

Selon la Direction de wilaya des travaux publics, citée par l’agence officielle APS, le projet de route pénétrante devant relier le port d’Oran à l’autoroute Est-ouest sera réceptionné «durant le deuxième semestre de l’année 2023 en cours».
Le taux d’avancement des travaux de ce projet, selon les mêmes sources, aurait atteint plus de 95 %.
Tout en rappelant que la réalisation a été confiée au groupe algéro-turc «Makyol» pour un coût global estimé à ce jour à 50 milliards de DA, la direction locale concernée n’a pas été en mesure d’avancer une date précise d’achèvement du projet, et a fait preuve une certaine «précaution» en annonçant une date de livraison comprise dans une tranche de six mois à partir de juillet.
Ce qui fait dire aux mauvaises langues locales que les responsables concernés n’ont pas la maîtrise totale des conditions d’avancement de ce projet qui a déjà connu pas moins de trois annonces de date de livraison à chaque fois reportées.
Il est vrai que ce projet a connu certains problèmes techniques liés à la nature du terrain.
Pas moins de cinq glissements de terrain ont été enregistrés lors des travaux, aggravant les retards et augmentant le montant initial du projet à travers des avenants retardés par la lourdeur des procédures administratives de financement et d’affectation des crédits.
Ce qui pose encore une fois la question de fiabilité des études, des analyses du sol et de la maturation des projets.
Au final, contrairement à l’étude initiale achevée et approuvée, le projet a connu des extensions en ouvrages d’art comprenant notamment une trémie à deux accès longue de près de 1 Km, une autre trémie de 1,5 km, et un viaduc de 680 m.
Il est néanmoins indéniable que cet axe routier une fois achevé permettra une grande fluidité de la circulation urbaine sur le tissu central, notamment sur l’ancienne route dite «du port» empruntée quotidiennement par plus de 1.500 camions.
On se souvient qu’en mai 2022, les responsables de la direction locale des travaux avaient annoncé à la presse que les travaux du premier tronçon de la route reliant le port d’Oran à l’autoroute Est-ouest sont en cours de finition et que le premier tronçon de ce projet sera mis en service avant le début de la 19ème édition des Jeux Méditerranéens prévue à Oran du 25 juin au 6 juillet de la même année.
Mais ce premier tronçon de huit kilomètres (8 km), sur un total de 26 km pour tout le projet, a connu des retards liés aux mêmes dysfonctionnements, des insuffisances et même des inepties dans la gestion et la conduite des grands projets.
A l’image de cette initiative d’aménagement d’une plage artificielle sur un espace du littoral rocailleux, dit «les Genets», fréquenté surtout par des amoureux de la pêche à la ligne et des amateurs de baignades interdites dans ces eaux polluées par les déversements d’eaux usées.
Il faut rappeler que ce grand projet de réalisation d’une nouvelle liaison autoroutière entre le port d’Oran et l’autoroute a été évoqué il y a près de trente ans le cadre de l’adoption d’un vaste programme de développement de la capitale de l’ouest où figurent de nombreux projets dans tous les secteurs d’activité.
Malheureusement, un grand nombre de projets ont connu des retards hallucinants et ont parfois même été abandonnés.
A l’image de ce fallacieux projet de nouvelle ville, «Wahran El-Jadida», réduit finalement à un vulgaire pôle d’habitat nouveau enclavé et marginalisé.
Ou celui de la grande mosquée, du nouvel aéroport ou du complexe sportif de Belgaid qui ont connu des déboires et battu des records en termes de retards et de reports des dates de livraison.
Ou encore ce vieux projet de «palais des congrès» à Hai Sebbah, rebaptisé «complexe culturel», à ce jour livré à l’oubli et aux dégradations… Ainsi va Oran.
Par S.Benali

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