De plus en plus de voix citoyennes réclament l’aménagement d’un grand jardin botanique à Oran qui abritera des collections d’espèces et variétés de plantes sauvages et horticoles.
La création d’un jardin botanique est une idée qui émane des Oranaises et Oranais amoureux de la nature. «Oran qui ne compte que quelques espaces verts qui sont très mal aménagés et pauvres en variétés d’espèces végétales, a besoin d’un grand jardin botanique totalement dépaysant, un havre de paix naturel qui abritera des collections botaniques, une bibliothèque et un musée qui dressera la liste des plantes rares et menacées dans un but de protection de la flore locale», souhaite M. Bouchekfa, membre d’une association de protection de l’environnement. L’Algérie ne compte qu’un seul jardin botanique situé à El Hamma, à Alger.
«Les Oranais ont besoind’un endroit où se promener tranquillement en toutes saisons. Le temps d’une promenade, on s’échappe de la ville. Un tel espace vert abritera les plantes venant du monde entier, de la plus petite fleur à l’arbre majestueux qui nous feront voyager dans un paradis verdoyant. Pendant les vacances et lors d’événements annuels, le jardin botanique pourra abriterdes animations pour les enfants et les plus grands», indique ce militant écologiste.
«L’aménagement d’un jardin botanique est utile pour une ville comme Oran pour au moins cinq raisons: la conservation, la recherche scientifique, l’éducation et l’enseignement, tout en restant compatible avec le tourisme», explique de son côté, Mme Chelabi, ingénieur agronome. «Le nombre d’établissements de l’enseignement supérieur possédant un jardin botanique est malheureusement en régression en Algérie. Cette situation engendre une perte inestimable de savoirs scientifiques et historiques», déplore cette agronome qui plaide pour «la création d’un jardin botanique qui remplira une triple mission: la recherche fondamentale sur les plantes, l’enseignement et l’éducation du public et enfin la conservation du patrimoine végétal».
«Les données recueillies ainsi que les études menées sur de nouvelles espèces peuvent également être utilisées dans l’agriculture, l’industrie ou la recherche médicale. L’écotourisme est le mieux adapté aux jardins botaniques qui défendent une vocation écologique, la biodiversité et les valeurs patrimoniales », souligne encore cet agronome.
«Un tel jardin botanique doit disposer d’une graineterie qui sera une banque de conservation de graines. Il sera donc le dépositaire d’un patrimoine scientifique, culturel et naturel», poursuit Mme Chelabi. Pour cette dernière, «les jardins botaniques développent et transmettent aussi un savoir-faire dans la culture et la conservation des collections de plantes». Et cette scientifique de conclure: «La création d’un jardin botanique permettra de développer le secteur de la recherche qui sera réalisée par le biais de partenariats pluridisciplinaires avec des institutions spécialisées (universités, instituts scientifiques, services de l’Etat, etc.).
Ce sera un lieu où seront diffusées des connaissances sur la botanique et l’horticulture par le biais d’expositions, de publications scientifiques, de publications de vulgarisation, de documents pédagogiques, de visites guidées des collections pour le grand public et les écoles, de cours et de conférences à l’extérieur, d’événements festifs ou par d’autres canaux comme la science participative».
Imad.T